Les internautes mènent l’enquête
« Je ne pensais pas que ça allait prendre une telle ampleur », confie
Patrice Reviron. Lundi, l’avocat a lancé une enquête atypique en demandant aux twittos « d’identifier l’origine d’un bouchon et son usage afin de sauver un innocent empêtré dans un dossier criminel ». Trois jours plus tard, son message a suscité plus de 1 000 commentaires et a été partagé à ce jour [jeudi] 6 000 fois. Expert en emballage ou technicien de laboratoire, les profils des cyberenquêteurs amateurs varient. « Les gens qui participent ont des arguments très précis et des réflexions intéressantes », salue l’avocat.
Si son initiative surprend, elle n’est pas la première à faire appel aux utilisateurs des réseaux sociaux. L’exemple le plus récent remonte au 18 février. A Marseille, le descendant d’un poilu, destinataire d’une lettre écrite sur le front de la Somme le 27 mai 1915, a pu être contacté par la police locale grâce à la mobilisation de toute une communauté connectée de généalogistes et de passionnés de la Première Guerre mondiale.
Les réseaux sociaux sont devenus un « levier important » pour les enquê- teurs, souligne Charlotte, community manager de la police nationale. Principalement dans les affaires de cambriolage, « lorsque les forces de l’ordre se retrouvent avec tout un tas d’objets sur les bras ». Bien que très encadrés par la procédure judiciaire et nécessitant l’aval d’un magistrat, les appels à témoins pourraient eux aussi être amenés à se développer sur le Web. ■