Les pirates s’éclatent dans les jeux vidéo
Les pirates sont adaptés aux mondes ouverts, où il est possible de tout faire
Plombier, aventurière, hacker, chasseur de dragon, dieu de la guerre… Le jeu vidéo permet d’incarner tout et n’importe qui. Mais il est une figure qu’il aime revisiter, avec toujours ce qu’il faut d’originalité : le pirate. Certainement parce qu’il réunit à la fois « l’attrait de l’aventure exotique, mais sans en courir soimême les risques, le rêve d’une fortune facile sous des cieux cléments, la fascination pour des personnages transgressant allègrement les tabous de la société », résume Jean-Pierre Moreau dans son livre Pirates au jour le jour (Taillandier). Sans compter ses îles mystérieuses, ses chasses au trésor et un sentiment de liberté dont le jeu vidéo s’est emparé, surtout depuis que les mondes ouverts sont la nouvelle norme.
C’est le cas de « Sea of Thieves », qui propose dès ce mardi (exclusivement sur PC et Xbox One) de jouer aux pirates au jour le jour, quête après quête, et de « Skull & Bones », qui emprunte le système de navigation d’« Assassin’s Creed IV : Black Flag » et prévoit des batailles navales dantesques pour l’automne. Mais ce ne sont pas les premiers jeux à hisser le pavillon noir. Dès 1978, « Pirate Adventure » offrait un aperçu de la vie au large dans un jeu d’aventure textuel sur Atari et Commodore. Mais c’est au créateur Sid Meyer que l’on doit, dix ans plus tard, la première grande expérience du genre avec « Pirates ! », un jeu dit ouvert, où il est possible de tout faire ou presque : attaquer les bastions espagnols, séduire la fille du gouverneur, chasser les trésors, développer son commerce…
Expérience immersive
Le studio Rare, qui avait adapté « Sid Meyer’s Pirates ! » sur NES, a voulu la même liberté pour « Sea of Thieves ». L’océan y est plus un terrain de jeu que de compétition. Créer son équipage, customiser son bateau, écoper le pont, transporter du bétail, affronter le Kraken, etc., tout est mis en oeuvre pour vivre l’expérience la plus immersive possible, et écrire sa propre légende. Une légende parfois réaliste, par exemple face aux éléments déchaînés, mais, surtout, loufoque et drôle, à l’ins- tar de ses personnages cartoon, et qui n’est pas sans rappeler celle de Guybrush Threepwood. Qui ?
Si vous savez prononcer ce nom, c’est que vous avez joué à la saga « Monkey Island », « point‘n click » absurde et culte de LucasArts et référence à peine cachée de « Sea of Thieves ». Il ne manque plus que les combats d’insultes. ■