Crash test dans la cour du lycée
Les élèves du Parc-Impérial, à Nice, ont été sensibilisés aux conduites à risque
Il y a ce bruit sourd : l’impact de la voiture contre le scooter. Et tout de suite après celui du pastique qui racle le bitume. Puis l’image de ce corps inerte sur le capot. Un mannequin pour les besoins de la démonstration, mais chaque année dans les Alpes-Maritimes, des dizaines d’utilisateurs de deux-roues perdent la vie dans ces circonstances. L’an dernier, ils étaient 31 (comme en 2016). Des centaines de collégiens et lycée du Parc-Impérial de Nice ont assisté à la scène. Un choc à 30 km/h, c’est impressionnant même si les ados se gardent bien de le reconnaître devant les copains...
Les accidents de la route, c’est pourtant du concret pour ces jeunes. Beaucoup circulent en scooter. « Deux d’entre eux ont été renversés par des voitures aux abords du lycée depuis le début de l’année », glisse le proviseur, Hervé Beauvais. Des accidents sans blessures graves, mais qui auraient pu être dramatiques. L’an dernier 55 personnes ont perdu la vie dans des accidents sur les routes du département. Parmi elles, six circulaient en scooter de petite cylindrée et 25 en moto, révèlent les statistiques de la Sécurité routière.
3 000 élèves sensibilisés
Pour sensibiliser ces jeunes, le ParcImpérial a accueilli toute la semaine dans son immense cour un « village de la sécurité routière ». « Nous voulons faire des Alpes-Maritimes un département pilote en matière de sécurité routière, affirme Quentin Matton, le président de G-Addiction intercampus, qui coordonne l’événement avec le soutien des pompiers et de la police. Cette semaine, nous avons sensibilité 3 000 élèves, et nous avons approfondi avec les 92 délégués de classes, pour qu’ils sachent par exemple repérer les comportements à risques chez leurs camarades. » Par petits groupes répar- tis en ateliers, ils ont testé des lunettes qui déforment la vision comme après avoir bu trop d’alcool ou fumé du cannabis. Leurs réflexes ont été mis à l’épreuve. Ils ont même subi un crash test... Un « temps fort » qui marquera les esprits, assure le chef d’établissement : « c’est quand les élèves sont acteurs qu’ils apprennent le mieux. » ■