Un coup de main au MMA
Les arts martiaux mixtes, dont les combats restent interdits en France, devraient recevoir l’aide de la ministre des Sports, Laura Flessel. Son intervention, prévue en septembre, pourrait faciliter l’émancipation de la discipline.
Par la simple nomination de Laura Flessel à la tête du ministère des Sports, le MMA (arts martiaux mixtes) a gagné une alliée de poids dans sa quête de reconnaissance. Car les compétitions de ce sport de combat sont toujours interdites en France. Mais les choses avancent. En 2015, une mission parlementaire, menée par Jacques Grosperrin et Patrick Vignal, a notamment mené à la création d’un observatoire pour accompagner l’encadrement de la discipline.
« Le dossier qui a été rendu au gouvernement par Vignal et Grosperrin a fait beaucoup de bien au MMA, explique l’ex-combattant Cyrille Diabaté, qui siège dans cet observatoire. Avant, il n’y avait que la parole des détracteurs qui était entendue, notamment celle de Jean-Luc Rougé [boss de la fédé de judo], qui disait n’importe quoi. » Bertrand Amoussou, l’un des tauliers du MMA en France, se veut optimiste quant à l’influence de Laura Flessel sur le dossier : « Braillard, Fourneyron [ex-ministres des Sports] ne faisaient pas de différence entre le MMA et le kickboxing. Avec Flessel, il y a plus d’écoute. Il faut voir où cela nous mène. » A priori loin, selon Diabaté : « L’observatoire a abordé deux thèmes, la santé des pratiquants et la formation des éducateurs. On peut même avoir une annonce autour de la légalisation avant la fin de l’année. » La légalisation évoquée par Diabaté enveloppe toute la pratique, compétitions comprises, par opposition à l’encadrement, avec des entraîneurs qualifiés, prôné par le ministère. Mais peut-on réellement officialiser la pratique d’un sport tout en continuant d’en interdire les compétitions ? « L’un ne va pas sans l’autre, donc je pense que ce sera dans le cahier des charges. On doit le prévoir », estime Amoussou. Du côté du ministère, on assure qu’aucune décision n’a été prise. Les contours d’un encadrement de la pratique ont été dessinés et proposés à Laura Flessel, qui étudiera le projet dans les semaines à venir. « D’un côté, il faut encadrer la pratique, reprend Amoussou. De l’autre, il y a aussi l’image. Il y a une confusion dans l’esprit des gens sur ce qu’est le MMA. Dans les vidéos, ils ne voient pas les sessions éducatives. Ils voient de l’UFC [organisation américaine de MMA], où des gars se mettent des pains. » La mission parlementaire rendue par Vignal et Grosperrin ne s’y est pas trompée, évoquant la nécessité d’organiser une « diffusion valorisante des contenus techniques et pédagogiques de la pratique des combats pluridisciplinaires », pour les aider à se défaire de sa mauvaise réputation. Et Flessel peut aider.
« Il y a une confusion dans l’esprit des gens sur ce qu’est le MMA. » Bertrand Amoussou