20 Minutes (Nice)

Macron tient vraiment à sa loi anti-fake news

Numérique Les deux propositio­ns de loi visant à lutter contre les « fausses informatio­ns » arrivent ce mercredi sur la table des députés

- Hélène Sergent

Emmanuel Macron serait « soutenu par Al- Qaïda » et « sa campagne aurait été financée par l’Arabie saoudite ». Il aurait « entretenu une liaison avec la fille de Brigitte Macron » et « se laverait les mains après avoir serré celles des ouvriers ». Près d’un an après sa victoire face à Marine Le Pen, Emmanuel Macron n’a pas oublié ces « fake news » diffusées pendant la campagne. C’est pourquoi il est très attaché aux deux propositio­ns de loi « relatives à la lutte contre les fausses informatio­ns » qui sont examinées dès ce mercredi par les députés membres de la commission des Lois.

Deux mois à peine après son élection, une première réunion est organisée sur le sujet entre les équipes de l’Elysée, du secrétaria­t général et du mi- nistère de la Culture. Objectif affiché : « il faut légiférer, la diffusion massive de ces fausses informatio­ns est une atteinte à la démocratie », préciset-on au ministère. En décembre, huit articles sont rédigés et les premiers députés de la majorité sont consultés. Dès la fin de l’année 2017, le président annonce en coulisse qu’il souhaite lancer le chantier parlementa­ire au premier semestre 2018. Et le 3 janvier dernier, face aux journalist­es conviés lors des voeux à la presse, les contours de la nouvelle loi sont dévoilés. Un texte « liberticid­e » ?

Si aujourd’hui les rapporteur­s du texte assurent que les interrogat­ions des députés de la majorité sont dissipées, les débats s’annoncent âpres dans l’hémicycle. A droite et à l’extrême droite, certains élus dénoncent un texte « liberticid­e » et « dangereux ». L’applicabil­ité des mesures et leur nécessité même sont également remises en cause, notamment par les juristes.

Quant aux profession­nels de la presse, ils s’inquiètent d’un risque de « détourneme­nt de cette loi » . Interrogé le 10 avril par l’AFP, le syndicat de la presse en ligne (Spiil) a demandé d’exclure les sites de d’informatio­n du champ d’applicatio­n de la loi. Selon l’organisati­on, ces mesures pourraient constituer « un moyen de faire supprimer des informatio­ns publiées par la presse ». Le vote devrait avoir lieu avant la fin du mois de juin.

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Beaucoup de fausses informatio­ns circulent aujourd’hui sur Internet.

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