20 Minutes (Nice)

Paroles de globe-trotters

Ils ont choisi de courir d’un avion à l’autre et nous racontent leurs expérience­s

- Alexis Moreau

Se réveiller à Paris, s’endormir à Bogotá (Colombie). Tel est le quotidien des « ingénieurs-voyageurs ». Employés par de grands groupes, ils traversent le globe pour dépanner, conseiller ou améliorer la communicat­ion entre leur entreprise et ses clients. Nous avons donné la parole à ces ingénieurs nomades pour qui la mobilité est un mode de vie. Aurélie Marty est ingénieure depuis 2003. En six ans passés à Airbus, elle a été amenée « à partir aux quatre coins du monde », parfois du jour au lendemain car « un avion cloué au sol coûte très cher ». Pour elle, le maître mot est “adaptation”. « Nous sommes confrontés à des manières de travailler différente­s, à des cultures qui le sont aussi. J’ai passé un mois à Abou Dabi (Emirats arabes unis) pendant le ramadan. Les employés avaient des horaires spécifique­s et je faisais attention à ne pas boire ou manger devant eux pendant la journée. »

Des journées plus intenses

Maxime Lepinette, ingénieur chez Sagemcom, acquiesce : « L’ouverture d’esprit est essentiell­e. Il faut apprécier le contact. » Bosser sous d’autres latitudes permet aussi de réfléchir à nos manières d’être, nous Français. A sortir des clichés qui classent (souvent) les employés hexagonaux dans la catégorie des fainéants. « J’ai l’impression que nous avons une façon de fonctionne­r qui est plus efficace, et que nos journées sont plus intenses », poursuit Maxime Lepinette.

« Il faut prendre le temps d’apprendre à connaître les personnes, la culture et les codes propres à chacun, ajoute Thierry Charvet, responsabl­e de la performanc­e industriel­le pour l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi. Nous avons tendance à imaginer des différence­s qui n’existent pas, car quand nous parlons métier, nous arrivons tous à nous comprendre. » Pour ceux qui espèrent suivre le même itinéraire, sachez que la vie de voyageur n’est pas de tout repos. « C’est plus facile à gérer que ce que l’on imagine, mais il faut éviter de passer (vis-à-vis du décalage horaire), une semaine au Japon et la suivante en Amérique du Sud », nuance Thierry Charvet. « Courir le monde doit être une passion, car les points négatifs sont nombreux. Nous sommes très peu chez nous. Il faut être prêt à mettre sa vie perso de côté », tient à préciser Maxime Lepinette. Rien d’étonnant à ce que les ingénieurs juniors (souvent sans enfants) soient surreprése­ntés dans ce type de poste.

« Il faut être prêt à mettre sa vie personnell­e de côté. » Maxime Lepinette, ingénieur chez Sagemcom

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Entre les voyages et les séjours, il reste peu de temps pour être chez soi.

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