Cryptomonnaie
Les mines d’or virtuel en Islande attisent les convoitises
Depuis l’explosion du bitcoin, l’an dernier, l’Islande connaît une demande exponentielle de la part des « mineurs » de monnaies virtuelles. Contrairement au dollar ou à l’euro, le bitcoin n’est pas émis par des banques centrales, mais «miné», c’est-à-dire créé dans des « fermes » informatiques. Genesis Mining est l’une des premières sociétés de « minage » à s’être installée sur ces champs de lave. 20 Minutes est allé visiter leur data center, Enigma – l’une des plus grandes installations au monde –, perdu quelque part au milieu de la péninsule de Reykjanesskagi. La ferme high-tech produisant l’or virtuel est ultra-sécurisée. Sa localisation exacte est tenue secrète pour éviter les convoitises. De l’extérieur, rien d’impressionnant. Plusieurs hangars en tôle argentée abritent les machines. A l’intérieur, des dizaines de milliers «stations de minage» (de gros ordinateurs) s’alignent sur près de 400 m2, créant «un bourdonnement étourdissant proche de celui d’un gros-porteur au décollage», explique Philip Salter, chef opérateur et représentant de Genesis Mining en Islande.
Energie bon marché
Leur rôle ? « Exécuter des algorithmes complexes permettant d’enregistrer une succession de transactions authentifiées et cryptées », précise le chef opérateur. Cette technologie, la blockchain, est souvent décrite comme l’équivalent numérique d’un livre de comptes qui serait inviolable et infalsifiable. Au total, 12,5 bitcoins sont créés toutes les dix minutes dans la ferme.
Sur les quelque 17 millions de bitcoins en circulation dans le monde, une bonne partie provient d’Islande. L’île offre des conditions uniques au monde pour la production de cryptomonnaies, grâce à son énergie géothermique bon marché et 100 % renouvelable. Victimes de leur succès, les fermes de bitcoins islandaises sont la cible de voleurs. Entre décembre et janvier, 600 stations de minage se sont volatilisées pour un butin estimé à 200 millions de couronnes (1,6 million d’euros). « Il y a eu plusieurs vols ces derniers temps sur l’île », reconnaît Philip Salter. Malgré tout, l’Islande continue d’attirer les spécialistes des cryptomonnaies. Mais la production locale d’énergie pourra-t-elle suivre ?