Un appel vital pour les migrants
SOS Méditerranée a besoin de dons
SOS Méditerranée lance pour la deuxième année l’appel du 8 juin, ce vendredi au Mucem à 19 h. L’association y avait démarré sa toute première campagne de financement participatif en septembre 2015, pour aller porter secours aux migrants au large de la Libye. Depuis le départ de la première campagne de sauvetage sur l’Aquarius, en février 2016, SOS Méditerranée a sauvé de la mort près de 30 000 migrants, et comptabilise désormais six naissances à son bord. « Nous nous positionnons sur l’axe migratoire le plus mortel de Méditerranée, entre la Libye et l’Italie », explique Sophie Beau, cofondatrice et directrice générale de SOS Méditerranée. Une mission financée à 93 % par des dons privés, récoltés notamment lors de cet appel du 8 juin. « Nous avons également quelques réserves parlementaires, mais elles vont disparaître. Le coût de notre déploiement est d’environ 4 millions par an. Nous sommes loin d’avoir couvert le budget de cette année, ces appels aux dons sont vitaux », précise la directrice. La deuxième raison d’exister de SOS Méditerranée est de témoigner. « Cette mission est d’ailleurs inscrite dans notre raison sociale. De par notre expérience, nous devons continuer de raconter cette tragédie. D’autant plus qu’après en avoir beaucoup parlé, les médias évoquent de moins en moins ces situations toujours très préoccupantes », rappelle Sophie Beau.
Une situation qu’a connu Jean Passot, marin sauveteur bénévole qui a déjà embarqué sur trois campagnes. « C’est très fluctuant, les traversées dépendent de la météo et de la situation à terre en Libye. S’il y a des combats, cela peut stopper les départs ou au contraire les accélérer. Mais aucun sauvetage ne se passe de la même manière et il faut être solide mentalement », raconte le marin. Il a d’ailleurs décidé de faire une pause après avoir vu des choses « difficiles ». L’association pourra néanmoins s’appuyer sur ses 250 bénévoles pour poursuivre l’action humanitaire. Une action qui n’est plus assurée par les pays, alors qu’au moins 55 personnes sont mortes au large de la Tunisie le week-end dernier. « Il n’y a plus de flotte institutionnelle depuis 2014 et la fin de la Mare Nostrum italienne, sous la pression des autres états. Depuis cette même date, plus de 15 000 personnes sont mortes, sans compter les bateaux qui ont disparu », rappelle Sophie Beau. Cette soirée de vendredi sera donc aussi l’occasion de rappeler au monde politique que des citoyens « n’acceptent pas de voir des gens se noyer sans leur tendre la main ».
« Nous sommes sur l’axe migratoire le plus mortel de Méditerranée. » Sophie Beau, directrice de SOS Méditerranée