20 Minutes (Nice)

Nabil Fekir, touché, coulé ?

Le transfert à Liverpool du meneur de jeu de l’OL, qui paraissait acquis, a capoté juste avant le début de la Coupe du monde

- A Lyon, Jérémy Laugier

Le 8 mars 2015, en plein imbroglio sur son choix de sélection, entre les Bleus et l’Algérie, Nabil Fekir avait signé l’un de ses matchs les plus savoureux sous le maillot lyonnais. En inscrivant notamment un doublé ce soir-là, le meilleur espoir de L1 de la saison 2014-2015 avait permis à l’OL d’atomiser Montpellie­r (1-5). C’est dire si le garçon a du caractère dans les moments difficiles.

Il lui en faudra pas mal à nouveau pour gérer au mieux l’échec de son transfert à Liverpool, annoncé comme quasiment acté jeudi dernier. Mais l’OL a annoncé samedi avoir « décidé de mettre un terme à cette négociatio­n ». D’après L’Equipe, les Reds, contrariés lors de la visite médicale par des traces de l’opération aux ligaments croisés du genou de Nabil Fekir, auraient tenté de discuter d’un nouvel accord avec le club lyonnais, en vain. Dans quel état d’esprit se trouve le numéro 18 des Bleus, en Russie pour y disputer la première compétitio­n internatio­nale majeure de sa jeune carrière ?

Une sacrée force de caractère

Il est certes apparu le visage très fermé, sans la moindre envie de s’exprimer, devant les médias samedi après le dernier match amical de l’équipe de France contre les EtatsUnis (1-1). Mais durant une grosse vingtaine de minutes, « Nabilon » a plutôt brillé après avoir remplacé Antoine Griezmann. A l’origine du but de Kylian Mbappé (78e), puis avec un coup franc dangereux (80e) et une frappe surpuissan­te de loin repoussée par Zach Steffen (90e+3), il a bien failli offrir la victoire aux Bleus. Dans ce contexte de mercato si tendu et incertain, cette performanc­e estelle révélatric­e d’un sportif imperturba­ble ? « Tout ce qui lui arrive ne m’étonne pas, confie Robert Mouangué, son ancien entraîneur en U19 à Saint-Priest. C’est un mec courageux, et rien n’est dû au hasard dans sa carrière. Il bosse et il se battra toujours pour arriver au sommet. Il s’était déjà forgé un sacré caractère, mais sa grave blessure lui a encore rappelé d’où il venait et l’a rendu plus costaud. » S’il lui a fallu plus de deux années pour retrouver un niveau internatio­nal, et donc le maillot bleu, Nabil Fekir n’a jamais vraiment fait part de doutes ayant suivi sa longue convalesce­nce. A 24 ans, le meneur de jeu semble à même de croquer dans l’aventure russe sans faire une fixette sur son incertaine situation personnell­e d’ici au 31 août. « Nabil a toujours su être patient, glisse Kémil Sebaa, son ex-coéquipier à SaintPries­t. Comme on dit, c’est le ‘‘mektoub’’ [le destin], on ne peut rien y faire. »

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Nabil Fekir, ici lors du match amical entre les Bleus et l’Irlande (2-0).

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