Les yachts à la rescousse des chantiers navals
A La Ciotat, les pétroliers ont laissé place, avec succès, aux yachts
Le métal est rouillé, signe de nombreuses années sans que cette rampe de lancement n’accueille le moindre bateau. Au siècle dernier pourtant, des méthaniers de 300 m de long étaient construits ici avant d’être définitivement mis à l’eau. Sur cette friche industrielle, les chantiers navals de La Ciotat préparent un nouveau tournant de leur reconversion, grâce à un énorme investissement de 64 millions d’euros, à hauteur des enjeux.
Jusqu’à 6 000 employés
C’est en effet là que devrait être construit, à l’horizon 2020, un ascenseur à bateaux de 4 000 tonnes, à destination de yachts gigantesques dont la taille oscille entre 80 et 110 m de long. « Cet ascenseur est la der- nière étape de la réindustrialisation du site », analyse Patrick Boré, président du conseil d’administration des chantiers navals de la Ciotat. Cet investissement est représen- tatif de la résurrection des chantiers navals de cette commune des Bouches-du-Rhône, proche de Marseille. Apparu au milieu du XIXe siècle, le site a compté au plus fort de l’activité 6 000 employés, qui travaillaient à la construction de douze navires annuels. Jusqu’aux premiers licenciements au milieu des années 1970, avant la fermeture du site une dizaine d’années plus tard, face à la concurrence asiatique.
Or, depuis la fin du siècle dernier, l’activité reprend peu à peu sur ce site, qui est devenu un garage pour bateaux de luxe. Fini la construction toutefois : le lieu est une sorte d’immense centre de réparation pour les yachts de milliardaires. La Ciotat Shipyards, connue également sous le nom de Semidep, loue ses 34 hectares à des entreprises spécialisées, à l’image de Monaco Marine ou Compositeworks.
Le chiffre d’affaires de La Ciotat Shipyards avoisine les 120 millions d’euros, porteurs de 700 emplois directs.