Du contrôle continu, exit les ES, L et S
De grands changements sont dans les tuyaux pour le lycée et le baccalauréat
Alors que des centaines de milliers de lycéens se trouvent dans la dernière ligne droite pour leur baccalauréat, le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer, lui, continue de réfléchir au meilleur moyen de le réformer. Plus de 200 ans après sa création, le bac va bel et bien changer. Le lycée aussi d’ailleurs. Exit les trois filières ES, L et S, bienvenue au tronc commun et aux cours à la carte, avec des spécialités au choix, sur une dizaine, qui feront l’objet de deux épreuves au bac. « Elles se passeront au printemps, après les vacances, afin d’être prises en compte dans Parcoursup », bien que le calendrier pose encore problème, explique Erwin Canard, journaliste en charge du lycée à L’Etudiant.
En plus de ces épreuves, un examen de philosophie se tiendra en juin, ainsi qu’un oral, aboutissement d’un projet élaboré depuis la première. « C’est assez flou, on ne sait pas s’il y aura du temps consacré à la préparation de cet oral », commente Erwin Canard. On sait déjà en revanche que ces quatre épreuves, et celles de français (maintenue en fin de première), compteront pour 60 % de la note du bac. Le reste sera composé à 30 % par « des épreuves ponctuelles de type bac blanc » qui porteront sur les autres matières, et organisées à deux reprises en première et une fois en terminale. Enfin, 10 % de la note finale proviendra des bulletins de première et de terminale. Toute cette partie consacrée au contrôle continu soulève des interrogations auprès des enseignants. « On s’informe avant tout dans la presse. On a parfois quelques indications qui viennent des proviseurs, mais assez peu, d’autant que le décret n’est pas paru au Journal officiel », reconnaît ainsi Erwan le Nader, président de l’Association des professeurs de sciences économiques et sociales ( Apses). Pour autant, il est prévu un lancement du « contrôle continu dès septembre 2019 en première, les partiels semestriels en janvier et juin 2020 si on a bien compris le calendrier », résume un Erwan Le Nader pessimiste au sujet de la réforme.
« Elle comporte des points positifs, mais nous sommes dans l’incertitude quant à son contenu, sur l’organisation concrète du contrôle continu et du grand oral. Tout reste assez flou », constate Emmanuel Mathiot, président de la commission nationale des lycées au sein de l’Association des professeurs d’histoire et de géographie (APHG). Un premier volet de réponses pourrait être apporté en décembre, quand le Conseil supérieur des programmes dévoilera les enseignements du lycée nouvelle formule.
« On s’informe avant tout dans la presse. » Erwan Le Nader, président de l’Apses