20 Minutes (Nice)

Les trains corses sur de bons rails ?

Depuis 2011, le rail corse n’est plus géré par la SNCF. La chambre régionale des comptes pointe une gestion hasardeuse

- Mathilde Ceilles

Alors que le réseau ferroviair­e de l’Hexagone est, ce lundi, encore touché par un mouvement de grève des cheminots, en Corse depuis plusieurs semaines, les trains roulent comme tous les jours. Et pour cause : depuis 2011, la collectivi­té territoria­le de Corse a décidé de se passer de la SNCF pour la gestion et l’exploitati­on de son réseau ferroviair­e. Exit la SNCF, exit le statut des cheminots, place à la SEML, pour société anonyme d’économie mixte locale.

Gestion du personnel

Au bilan positif, la SEML bénéficie d’une situation financière confortabl­e. Selon un rapport de la chambre régionale des comptes rendu public au début du mois de mai, les fonds propres ont doublé entre 2012 et 2015. Pour le communiste Michel Stefani, ancien PDG puis président de la SEML jusqu’en 2016, sa mission a été menée à bien. « Nous avons réussi à dégager en trois ans 5 millions d’euros de recettes, et nous avons atteint l’objectif de transporte­r un million de passagers par an, en moins de deux ans. »

Mais la transition de réseau SNCF à la SEML ne s’est pas faite sans mal, en particulie­r sur la question du personnel… Dans son rapport, la chambre régionale des comptes pointe une gestion hasardeuse des cheminots, qui bénéficier­aient de nombreux avantages. Parmi ceux-ci, selon ce rapport, se trouve un temps de travail très largement inférieur aux accords d’entreprise : « Les agents ne travaillen­t ni le nombre de jours, ni le nombre d’heures prévues dans les accords d’entreprise. La perte est significat­ive pour la société. » Cette dernière estime qu‘il est difficile de comparer ses horaires avec celle de bureau. Dans son rapport, la chambre régionale des comptes pointe également une « progressio­n des effectifs » à l’origine d’« une hausse de dépenses de fonctionne­ment » de 1,8 million d’euros entre 2012 et 2015. « Quand la société a été créée, il y avait 272 agents. Fin 2015, il y en avait 17 de plus, il ne faut pas exagérer, s’agace Michel Stefani. Pendant les deux premières années, on a été sous le contrôle du préfet. S’il nous a lâché les manettes, c’est qu’il a estimé qu’on a bien géré, non ? »

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Les trains corses, ici à Corte, desservent seize gares sur deux lignes.

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