Les prières de rue de nouveau au coeur d’une polémique
Lors de l’Aïd-el-Fitr vendredi, des hommes ont prié sur un parking, déclenchant la colère du maire de Nice et du RN local
Après la fête, la polémique. Vendredi, lors de l’Aïd-el-Fitr, certaines prières se sont effectuées en plein air, sur le bitume d’un parking du quartier de l’Ariane, à l’est de Nice. C’est là qu’une controverse est née.
Que s’est-il passé sur le parking du théâtre Lino-Ventura ? « Afin d’éviter les prières de rue, la ville de Nice a mis à disposition, comme ce fut le cas pour d’autres années, le théâtre Lino-Ventura, de 7 h à 11 h », explique la mairie dans un communiqué. Les femmes ont prié à l’intérieur, les hommes dehors. « La salle était prêtée par une convention. On estimait pouvoir contenir le nombre extraordinairement grand de personnes à l’intérieur, mais nous avons été victimes du succès de l’appel. Nous avons donc contenu les personnes sur le parking pour éviter un débordement dans la rue », explique le responsable de l’Union des musulmans des Alpes-Maritimes (Umam), Otmane Aissaoui, à 20 Minutes.
D’où vient la polémique ? D’un tweet. Celui de Christian Estrosi posté vendredi matin. Sur le réseau social, le maire de Nice « condamne avec la plus grande fermeté les prières de rue qui sont organisées à l’Ariane. Les lois de la République doivent être respectées partout, affirme-t-il. Rien ne peut justifier les prières de rue et qu’on trouble l’ordre public. » Sauf que, selon certains internautes, c’est la mairie elle-même qui a mis à disposition ces espaces pour l’Aïd. « La convention ne prévoyait pas l’utilisation du parking, répond la ville. Les condamnations du maire de Nice portaient sur les nuisances sonores, le stationnement anarchique et les prières de rue à l’Ariane comme dans plusieurs quartiers de la ville. » Selon Nice-Matin, des habitants du quartier de l’Ariane et des communes limitrophes se sont plaints du bruit, dérangés par les prêches diffusés avec des haut-parleurs.
Quelles sont les démarches du Rassemblement national niçois ? Les réactions des réseaux sociaux ont touché jusqu’au Rassemblement national (l’ex-Front national). Son leader Philippe Vardon a saisi la justice. Il a fait parvenir, lundi, un signalement au titre de l’article 40. « On a imposé et fait partager cette prière à l’ensemble du quartier de l’Ariane, La Trinité et Saint-André de la Roche, pointe-t-il. On peut s’interroger sur les responsables. Il y a ceux qui font et ceux qui permettent. » Contre les premiers, Philippe Vardon a fait un signalement pour trouble à l’ordre public. Contre les seconds pour rassemblement non déclaré. « C’est une stigmatisation des musulmans de Nice, estime Otmane Aissaoui. L’Aïd est le jour de notre fête le plus sacré. Il ressemble à Noël lorsque l’on voit les églises qui débordent et les cloches qui retentissent fort. » Désormais, ce sera à la justice de trancher.