20 Minutes (Nice)

A voir dans la prochaine saison...

A la suite de l’audition d’Alexandre Benalla devant les sénateurs, le volet politique de l’affaire risque de s’essouffler

- Hélène Sergent

« La saison 2 de l’affaire Benalla est terminée ! » lâche, visiblemen­t soulagé, un ténor LREM, mercredi, à l’issue de l’audition devant la commission des lois du Sénat d’Alexandre Benalla (lire ci-contre). Deux mois après les révélation­s du Monde sur cet ex-collaborat­eur d’Emmanuel Macron filmé en train de frapper des manifestan­ts le 1er-Mai à Paris*, l’affaire va-t-elle vraiment s’essouffler?

Le président de la commission des lois, Philippe Bas, avait prévenu : les sénateurs se laisseront six mois pour entendre tout le monde. Or, en deux mois à peine, les élus ont d’ores et déjà auditionné 23 personnes. « On va continuer à entendre des personnes liées à l’événement, notamment au sein de la police et de la gendarmeri­e, avance Jean-Pierre Sueur, le corapporte­ur (PS) de la commission d’enquête. Ensuite, on entendra sûrement des professeur­s de droit public et des spécialist­es de la sécurité. » Un agenda superflu pour un sénateur proche d’Emmanuel Macron : « La commission sait tout ! Si elle veut continuer, elle est dans son droit, mais il faut qu’elle fournisse son rapport le plus rapidement possible. Ce qui est sûr, c’est qu’il y aura beaucoup moins de spectacle dans les semaines à venir. »

Bientôt face aux juges

Si, dorénavant, le volet politique risque d’être moins ardent, le volet judiciaire de l’affaire pourrait, à l’inverse, s’intensifie­r. Alexandre Benalla devrait notamment être entendu par les juges d’instructio­n la semaine prochaine, selon RTL. Très à l’aise face aux sénateurs, l’ancien chargé de mission auprès du chef de cabinet d’Emmanuel Macron a échappé à de nombreuses questions. La commission d’enquête n’a pas pu l’interroger sur les faits pour lesquels il est mis en examen. Les magistrats chargés de l’entendre auront, eux, toute latitude pour le faire. De nombreuses questions subsistent, contrairem­ent à ce que prétendent certains élus de la majorité. Alexandre Benalla a ainsi dit n’avoir eu aucune fonction de sécurité, et avoir été recruté « sous le statut de chargé de mission ». Dans ce cas, pourquoi bénéficiai­t-il d’une autorisati­on de port d’arme (lire ci-contre) ? Quant au déroulé de l’enquête, un syndicat de police exige l’extension des investigat­ions menées par les juges et pointe les anomalies. Le prologue d’une saison 3 de l’affaire Benalla?

* Ces manifestan­ts ont été pour la première fois entendus par les juges d’instructio­n en charge de l’enquête, mercredi.

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Benalla entendu, le volet politique de l’affaire risque de s’essouffler, à l’inverse du volet judiciaire.

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