20 Minutes (Nice)

Des parents ont à l’oeil les assiettes de leurs enfants

De plus en plus de collectifs se créent en ville pour surveiller ce qui est servi aux enfants à l’école

- Delphine Bancaud

« Tu as bien mangé ce midi? » C’est après avoir posé cette question plusieurs fois à ses enfants qu’Anne a décidé de s’intéresser d’un peu plus près à ce qui se passait à la cantine. « Bien souvent, ils ne savaient pas identifier le contenu de leur assiette », raconte à 20 Minutes cette mère parisienne. Comme elle, de plus en plus de parents s’intéressen­t à ce que l’on sert à leurs enfants à la cantine. Des collectifs se sont créés dans plusieurs villes pour tenter de faire bouger les menus ou demander le retrait du plastique dans la restaurati­on scolaire. Une mobilisati­on dont rend compte Sandra Franrenet dans Le Livre noir des cantines scolaires (Leduc Editions), qui vient de paraître.

« Ma fille se plaignait toujours de la cantine, se souvient-elle. Alors j’ai commencé à me renseigner », notamment sur le système de gestion des cantines. Pour ce qui est d’Elise, c’est le projet de réforme de la restaurati­on scolaire de la Mairie de Paris qui l’a incitée à s’intéresser à la question. « Cette réforme aurait vraisembla­blement conduit à la création d’un établissem­ent public central pour un coût faramineux, et à la passation de marchés publics avec des groupes de restaurati­on collective. Nous avons créé une associatio­n, Sauve ma cantine, qui milite pour une vraie réforme. Celle qui ferait que tous les écoliers et collégiens parisiens mangeraien­t enfin une cuisine de qualité, faite sur place avec des produits locaux et bio. »

Additifs et sucre

Après plusieurs pétitions et manifs, « la Mairie de Paris a modifié sa feuille de route sur la réforme, avance-t-elle. L’établissem­ent public central n’a pas été créé. » Anne, Marie et Antoine, dont les enfants sont scolarisés dans le 18e arrondisse­ment, ont, eux, demandé de pouvoir accéder à la cantine et prendre des photos. « Là, on a constaté que les viandes étaient difficiles à identifier, que certains plats sur le menu n’étaient pas servis… », se souvient Marie. Très vite, un collectif à plusieurs écoles s’est monté, Les enfants du 18e mangent ça. Il a obtenu auprès de la caisse des écoles la compositio­n des plats servis aux enfants. « Je me suis rendu compte que l’on servait aux enfants des produits industriel­s, ultratrans­formés, des aliments bourrés d’additifs ou de sucres », explique Marie. Un exemple parmi tant d’autres.

Fort de ces constats, le collectif a participé à toutes les commission­s restaurati­on, lancé une pétition qui a recueilli 7 000 signatures et même tenté de faire pression sur la mairie pour qu’elle revienne à un système de régie directe des cantines. En vain. « Mais on a fait supprimer les yaourts sucrés », relève Antoine. A l’approche des municipale­s, les maires risquent d’être attentifs aux récriminat­ions de leurs administré­s…

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Ces parents parisiens militent pour une meilleure cantine scolaire.

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