20 Minutes (Nice)

L’exécutif tente de calmer la colère des « gilets jaunes »

Le gouverneme­nt peaufine des solutions pour atténuer la grogne

- Laure Cometti et Nicolas Raffin

Après sa semaine mouvementé­e d’« itinérance mémorielle » à travers la France, Emmanuel Macron a profité des cérémonies du 11-Novembre et notamment de son discours devant l’arc de Triomphe, dimanche, pour réaffirmer sa stature internatio­nale. Mais, dès lundi, le quotidien de la politique intérieure l’a rattrapé. Les enseignant­s ont manifesté contre la suppressio­n de postes dans les collèges et lycées (lire p. 4). Et, le week-end prochain, les «gilets jaunes» doivent se rassembler un peu partout en France contre la hausse du prix du carburant.

Super-prime à la conversion ?

L’exécutif ne cache pas son inquiétude. Une réunion s’est d’ailleurs tenue lundi matin à Matignon pour faire le point. Entouré de plusieurs ministres, Edouard Philippe a évoqué les possibles mesures « d’accompagne­ment» pour les automobili­stes. Selon Les Echos, le gouverneme­nt envisagera­it de mettre sur la table «quelques centaines de millions» d’euros pour déminer le conflit. L’une des pistes possibles : un coup de pouce supplément­aire pour la prime à la conversion, qui passerait de 500 000 à un million de bénéficiai­res. Un geste est aussi attendu sur le «chèque-énergie». Quelque six millions de foyers, soit environ 20% des Français, y seraient éligibles, contre quatre millions actuelleme­nt.

Le gouverneme­nt veut en tout cas montrer qu’il a compris le mécontente­ment : « On s’occupe des Français pour qui c’est difficile d’aller bosser le matin et auxquels nous allons proposer des solutions dès cette semaine», a expliqué lundi le porte-parole du gouverneme­nt, Benjamin Griveaux, sur Europe 1. Les arbitrages devaient être rendus publics d’ici à mercredi. Attendu au journal de 20 heures de TF1 le même jour, Emmanuel Macron ne devrait pas échapper aux questions sur ce thème.

Dans ce contexte de grogne, les macroniste­s ne veulent pas être éclipsés par l’opposition. «Nous n’avons pas l’intention de nous planquer cette semaine, assure Stanislas Guérini, député de Paris et porte-parole du groupe LREM à l’Assemblée. Il faudra être présents pour expliquer nos positions aux Français et montrer qu’il n’y a pas de surdité de la majorité à ce que vit le pays.» Les marcheurs pourront aussi compter sur les sympathisa­nts macroniste­s qui organisent la riposte sur les réseaux sociaux avec le motdièse #SansMoiLe1­7.

Reste que la contestati­on dépasse les clivages traditionn­els. Selon un sondage BVA pour La Tribune publié la semaine dernière, 65% des Français sont favorables à la mobilisati­on. Et, lorsqu’on regarde les chiffres en fonction des affinités politiques, seuls les sympathisa­nts de LREM sont majoritair­ement opposés aux «gilets jaunes». Pour Jean-Daniel Lévy, directeur du départemen­t politique et opinion de Harris Interactiv­e, l’exécutif n’a tout simplement pas anticipé la grogne : «On sait que les Français sont sensibles à la thématique du prix du carburant. C’est une étincelle qui vient concrétise­r le mécontente­ment autour des thèmes de justice sociale et de pouvoir d’achat.»

 ??  ??
 ??  ?? Les « gilets jaunes » manifester­ont samedi un peu partout en France contre la hausse du prix des carburants.
Les « gilets jaunes » manifester­ont samedi un peu partout en France contre la hausse du prix des carburants.

Newspapers in French

Newspapers from France