« Entre 3,5 et 10 % des premiers intervenants ont été marqués »
Trois ans après les attaques de 2015, les chercheurs commencent à mieux comprendre qui, parmi les premiers intervenants (pompiers, policiers, médecins…), a développé un trouble de stress post-traumatique (TSPT), rend compte Santé publique France dans un numéro spécial de son Bulletin épidémiologique hebdomadaire* publié ce mardi. L’épidémiologiste Philippe Pirard en précise certains points.
Quelle est la proportion d’intervenants durablement marqués par les attentats ?
Les résultats montrent que, huit à douze mois après les attentats, entre 3,5 et 10% des intervenants présentent un TSPT.
Comment expliquer cet écart ?
Ils n’ont pas forcément joué le même rôle. Les forces de police, par exemple, ont sécurisé les lieux et se sont donc retrouvées directement exposées à la menace de mort.
Pourquoi tous les intervenants ne développent-ils pas un TSPT ?
Le réconfort affectif, moral, matériel des proches, comme du milieu professionnel, protège. Autre facteur qui limite les risques de développer un TSPT : le fait d’être sensibilisé aux risques psychosociaux, à court, mais aussi à long terme. Et de connaître une personne qui puisse les soutenir. Former et avoir des dispositifs de prévention des risques psychologiques, c’est efficace.
Propos recueillis par Oihana Gabriel * Les attentats de 2015 en France : mesurer leur impact en santé publique pour mieux préparer la réponse.