Un coût dur à encaisser
Le gouvernement accuse le mouvement social d’être à l’origine de la baisse de l’activité économique. Une position contestée, notamment par les internautes de «20 Minutes».
Quel effet le mouvement des « gilets jaunes » a-t-il sur l’économie française ? Pour le gouvernement, la cause est entendue : la mobilisation a fait ralentir la croissance du PIB à la fin de l’année 2018. La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a même estimé cette semaine que l’accroissement du chômage partiel était lié aux « gilets jaunes ».
Du côté des internautes de 20 Minutes, les avis sont plus partagés. « Même si nous sommes installés dans un village de 300 habitants à l’écart des grands axes, le mouvement a fortement touché notre activité, estime Emile Lefeuvre, patron d’une auberge dans le Loir-et-Cher. Sur le mois de décembre, notre chiffre d’affaires est en recul de 60 %, puisque les touristes qui se déplaçaient habituellement ne sont pas venus par peur des blocages et des pénuries d’essence. »
« Je m’estime chanceux »
En conséquence, poursuit le chef d’entreprise, « nous avons été obligés de mettre nos salariés au repos forcé pendant quelques jours. Bientôt, ce sera du chômage partiel, car nous avons décidé de fermer plusieurs jours en janvier du fait du manque d’activité. Si cela perdure, il faudra même envisager le dépôt de bilan.» « En neuf ans d’activité, c’est notre première baisse de chiffre d’affaires, constate Yves, commerçant. Mais je m’estime chanceux par rapport à certains qui ne s’en sortiront pas ! » D’autres internautes estiment que l’explication du gouvernement est un peu facile. « La crise est bien plus ancienne, écrit Mic Dem sur la page Facebook de 20 Minutes. Les “gilets jaunes” ne sont pas responsables de tout. Nombre de commerces étaient déjà en difficulté avant, donc arrêtez de tout leur mettre sur leur dos, c’est honteux. » Dominique renchérit : « S’il y avait eu des négociations honnêtes depuis le début au lieu de laisser pourrir la situation, les entreprises n’en seraient pas là. »
En attendant les prochaines mobilisations, de nombreux commerçants misent sur les soldes, qui ont commencé mercredi. « Mais encore faut-il que la ville soit accessible», a glissé à l’AFP Christian Baulme, président de la Ronde des quartiers, principale association de commerçants à Bordeaux.