Coup de collier contre les animaleries
La vente d’animaux d’élevage est interdite en Californie depuis le 1er janvier
Un highland fold femelle attend famille aimante au sous-sol d’une jardinerie parisienne. Le prix pour ce chat de race ? 1 500 €. En attendant, le chaton patiente, au même titre que les rats, lapins, serpents, hamsters et cochons d’Inde quelques rayons plus loin. En Californie, cette situation n’est plus possible. Depuis le 1er janvier, leurs animaleries n’ont plus le droit de vendre des animaux issus d’élevage, mais seulement de proposer des chiens, chats et lapins abandonnés dans des refuges.
Des fermes d’élevage intensif
La Grande-Bretagne devrait rapidement se doter d’une loi similaire en interdisant la vente des chiens et chats de moins de six mois dans les animaleries. Outre-Manche, cette nouvelle loi entrera en vigueur courant 2019, « probablement au premier semestre », indique Arnauld Lhomme, responsable des enquêtes à 30 millions d’amis. La fondation aimerait que la France suive le mouvement. D’une part, ces lois permettent d’orienter prioritairement les foyers en quête d’un animal de compagnie vers les refuges où attendent des candidats à l’adoption. D’autre part, l’objectif est de briser la chaîne d’approvisionnement des animaleries, dont certaines se fournissent dans les fermes d’élevage intensif. « Il y a quelques jours, 30 millions d’amis publiait des images d’un élevage de lapins et rongeurs à Lapte (Haute-Loire) fournissant des animaleries et dans lequel s’entassaient 1 673 animaux dans des cages exiguës, sur des sols grillagés », raconte Arnauld Lhomme. Un cas parmi d’autres, regrette celui qui a dévoilé par le passé d’autres dérives, notamment dans des élevages français de chiens. «Dans la Meuse fin octobre, précise-t-il. Là encore, ces élevages fournissaient des animaleries. » Jean-Philippe Darnault, lui, est contre l’interdiction d’animaux d’élevage dans les animaleries. Et pour cause, il est le président-fondateur d’Animalis, chaîne française d’animaleries créée en 1997. « Nous travaillons avec 55 élevages français, nous sommes très régulièrement contrôlés par les agents de la direction départementale de la protection des populations. Si nous ne prenions pas soin de nos animaux, cela ferait longtemps que nos clients et les associations de protection animale nous auraient épinglés. Et à juste titre.»
Pour Jean-Philippe Darnault, l’urgence en France est d’appliquer les règles pour l’élevage et la vente de chiens et de chats entrées en vigueur le 1er janvier 2016. Elles obligent notamment les particuliers à se déclarer éleveurs dès la première portée vendue. « L’objectif était de lutter contre le travail dissimulé, beaucoup se lançant dans l’élevage pour arrondir leurs fins de mois sans bien souvent se soucier du bien-être de leurs animaux, précise Arnauld Lhomme. Trois ans plus tard, ces nouvelles règles ne sont pas appliquées, et très peu de contrôles ont été effectués. »