Rennes veut perdre l’étiquette de loser contre le Betis
Le Stade Rennais, qui affronte le Betis en Ligue Europa ce jeudi, veut se défaire de cette image d’éternel perdant
Et si c’était enfin le grand soir pour le Stade Rennais ? Opposés aux Sévillans du Betis, ce jeudi (18 h 55) en 16e de finale de la Ligue Europa, les Bretons ont une belle occasion d’en finir avec leur image d’éternel loser. A Rennes, le qualificatif agace, à tel point que le président, Olivier Létang, en a fait une priorité depuis sa nomination fin 2017, indiquant vouloir inculquer une mentalité de winner au club. Mais l’absence de titres récents et surtout les diverses occasions manquées par le Stade Rennais ces dernières saisons ont contribué à façonner cette image au niveau national. Depuis les deux Coupes de France glanées par le club en 1965 et 1971, l’armoire à trophées du club prend la poussière. Pourtant, à trois reprises, les Bretons se sont retrouvés à quatrevingt-dix minutes de la délivrance. Trois finales perdues en dix ans : Coupe de la Ligue 2013 et Coupes de France 2009 et 2014. Pour les supporters rennais, ces deux dernières défaites, qui plus est face au rival régional Guingamp, ont eu un goût particulièrement amer. « Les deux fois, ça nous a fait très mal, surtout qu’on avait presque l’impression d’avoir fait le plus dur et qu’on arrivait avec l’étiquette de favori, se souvient Alex. D’habitude, on aime bien se moquer des Guingampais en les appelant “paysans” mais là, on rasait les murs en sortant du Stade de France. » Comme nombre de supporters rennais, Alex goûte peu à « l’éternel bashing » à l’encontre de son club : « On a quand même pas mal progressé par rapport aux années 1980-1990, quand on faisait l’ascenseur. Maintenant, on est un candidat régulier à l’Europe.» Cette nouvelle dimension, Rolland Courbis l’a aussi constatée lors de son bref passage à la tête des Rouge et Noir, de janvier à mai 2016 : «Tout est réuni pour un changement de vision de ce club. Le stade et les installations sont superbes, plein de bons joueurs y passent… Je n’ai pas d’explication pour ce côté loser. Je voulais tout faire pour enlever cette étiquette. Malheureusement, je n’ai pas eu le temps.» S’il avoue être superstitieux, le technicien ne croit pas à une quelconque fatalité qui condamnerait le Stade Rennais à la défaite. Et pour changer d’image, rien de tel qu’une épopée européenne. Rolland Courbis veut croire à « une qualification qui permettrait de gommer cette malédiction ». Évoquant un « privilège» que ses joueurs ont gagné avec leur parcours, l’entraîneur du Stade Rennais, Julien Stéphan, estime que cette place en 16e de finale « prouve que l’équipe est en train de grandir et de se développer ». Au point de définitivement tourner le dos à ses démons ? Première réponse ce jeudi soir.
« Les installations sont superbes, plein de bons joueurs y passent… » Rolland Courbis