Les hommes peinent à mettre fin au tabou du sex-toy de Saint-Valentin
Devanture aux tons pastels, déco soignée... Quand on passe les portes du lovestore parisien Le Passage du désir, dans le Marais, l’ambiance est bien différente des sex-shops à l’épais rideau de velours rouge du quartier de Montparnasse ou celui de Pigalle. Et ce n’est pas un hasard car ici, ce sont plutôt les femmes qui poussent les portes de ces temples du plaisir et passent à la caisse. « Les femmes se sont davantage ouvertes sur ces questions à travers certaines séries, et par l’attrait de nouveaux accessoires au design ludique, analyse Patrick Papazian, sexologue. Elles veulent explorer de nouvelles choses, avoir une sexualité plus récréative. » Anna, la trentaine, a prévu « un lubrifiant à la cerise et un anneau vibrant pour pimenter la soirée de la Saint-Valentin avec [son] amoureux. C’est pour s’amuser, tester un truc un peu fun. » Souvent donc, c’est traînés par leur chérie que ces messieurs découvrent ces nouvelles boutiques pour adultes. « L’année dernière, après un petit resto en amoureux à Montmartre pour la Saint-Valentin, en redescendant sur Pigalle, la curiosité nous a poussés à entrer dans un grand sex-shop qui faisait plus supermarché sexy que le petit truc glauque, raconte un jeune homme. Nous avons pris un petit truc, et madame était beaucoup moins gênée que moi d’être là-bas, ce qui avait l’air d’être le cas pour tous les couples présents dans la boutique. » Est-ce à dire que c’est tabou pour les hommes ? « Sûrement, répond Thomas, je ne me vois pas annoncer à ma partenaire avoir acheté un sextoy, je serais mal. » A.B.