20 Minutes (Nice)

Des milliers de personnes rassemblée­s à Paris pour dire « non » à l’antisémiti­sme

Des milliers de personnes se sont réunies à Paris, mardi soir, en réaction à l’antisémiti­sme

- Marie de Fournas

Il fallait compter cinq bonnes minutes pour faire un mètre, mardi soir, place de la République. A l’initiative du Parti socialiste, des milliers de personnes et des personnali­tés politiques, dont la moitié du gouverneme­nt, ont participé à un rassemblem­ent contre l’antisémiti­sme. « Je suis ici au nom de mes parents juifs polonais, qui ont souffert de l’antisémiti­sme pendant la guerre et ont connu les camps», confie Eva, 71 ans, en touchant son pin’s « l’antisémiti­sme ne passera pas par moi».

Des mesures attendues

Les actes antisémite­s, elle assure ne «plus y prêter attention». Leur nombre a pourtant, selon l’exécutif, augmenté de 74% en 2018. Arbre en souvenir d’Ilan Halimi scié, croix gammée sur le visage de Simone Veil, tag sur un restaurant Bagelstein, le philosophe Alain Finkielkra­ut pris à partie… Ces dernières semaines, les actes antisémite­s se sont multipliés. « Il y a un déchaîneme­nt d’antisémiti­sme, c’est insupporta­ble», se désole Jean-Marie, 50 ans. «Les gens ont moins de gêne ou de honte à communique­r des propos antisémite­s en public», déplore pour sa part Alex, 31 ans.

Pour Dominique Sopo, président de SOS Racisme, c’est « le nombre de personnes passant à l’acte » qui a augmenté. «C’est lors des phases où la légitimité du pouvoir est remise en cause que se développe ce genre d’idéologie», indique-t-il, précisant que les personnes de confession juive ont toujours été, dans ces situations, des « boucs émissaires » faciles. « Je ressens une forme d’impuissanc­e face à cela, explique Laura, 23 ans, venue avec de nombreux jeunes membres de l’Union des étudiants juifs de France. J’ai l’impression que je n’ai pas le droit de m’en plaindre, car on nous répète que l’on se victimise.» Elle assure que, pour cette raison, elle ne parle jamais de sa religion au travail.

Si mardi soir ils étaient nombreux à être venus exprimer leur ras-le-bol, plusieurs s’interrogea­ient sur le véritable impact d’un rassemblem­ent et disaient attendre des actions concrètes du gouverneme­nt. Aucune personnali­té politique ne s’est exprimée sur la place de la République. La parole a été laissée aux enfants de l’école Paul-Valéry, et une minute de silence a été observée avant que la foule ne se disperse, peu avant 21 h.

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 ??  ?? Une foule s’est rassemblée sur la place de la République à Paris, mardi soir, pour dire «non» à l’antisémiti­sme.
Une foule s’est rassemblée sur la place de la République à Paris, mardi soir, pour dire «non» à l’antisémiti­sme.

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