La gratuité pour les Niçois, une idée qui fait son chemin
L’hypothèse est à l’étude, alors qu’une pétition est lancée
De grands panneaux occultants, noirs et froids. Des accès ultra-surveillés. Depuis son édition 2017 et un virage sécuritaire post-attentat du 14-Juillet, il faut forcément payer pour apercevoir les chars du Carnaval de Nice. Ou alors venir déguisé pour se voir offrir l’entrée (hors tribunes), facturée normalement 12 €. La météo très clémente ou bien le thème très porteur du cinéma (ou encore un mélange des deux), ont fait exploser la fréquentation cette année, avec 204 000 spectateurs, dont 158 703 qui ont payé leur place.
Qu’ils se le «réapproprient»
Mais pour Patrick Allemand, « partager carnaval est un facteur de cohésion sociale » et selon l’élu d’opposition, qui a lancé une pétition, « il est primordial que les Niçois se le réapproprient» gratuitement, déguisés ou pas. Il propose que les détenteurs de la carte Pass Musée (délivrée avec un justificatif de domicile) puissent bénéficier d’un accès sans frais. Est-ce envisageable ? « Pourquoi pas, répond Rudy Salles, l’adjoint au tourisme. C’est une réflexion que nous menons depuis que la ville a repris à sa charge l’organisation.» Jusqu’en 2018, c’est l’office du tourisme qui gérait. « On travaille sur cette hypothèse, ajoute l’élu, mais il faut d’abord voir si elle peut être légale dès la prochaine édition. »
Une éventualité qui paraît peu probable. Le Carnaval de Nice 2020, qui célébrera le Roi de la mode, aura lieu juste avant les élections municipales, une période où il est interdit, pour les mairies sortantes, de mettre en place de nouvelles initiatives. L’idée sera-t-elle alors reprise après cette échéance ? Et quel impact aurait-elle sur les finances de la manifestation ? Pour cette dernière édition record du carnaval, la billetterie a encaissé près de 2,4 millions d’euros (+35 % par rapport à 2018) pour un budget de six millions d’euros. «Les locaux représentent 50 % du public mais ceux qui achetaient leur place en tribune, continueront de le faire », espère Rudy Salles.