20 Minutes (Nice)

L’apprentiss­age se met à la page

Réforme «20 Minutes» fait le point sur ce qui change pour les apprentis cette année

- @Walt_Community

En finir avec le cliché de «la voie de garage»

Un choix contraint, réservé aux profils manuels, pas valorisant, pas assez payé… « C’est une image qui reste dans les têtes, reconnaît Rachida Soussi, journalist­e emploi chez Studyrama. L’apprentiss­age serait une filière qu’on emprunte par défaut, quand on ne sait pas quoi faire ou parce qu’on ne fait pas d’études longues. Alors que ce n’est pas du tout le cas, on peut faire un apprentiss­age à tous les niveaux d’études ! » Pour changer le regard sur cette filière qui allie enseigneme­nt en centre de formation d’apprentis (CFA) et pratique en entreprise, un certain nombre de règles ont changé depuis le 1er janvier 2019. « L’apprentiss­age est vu comme une solution pour diminuer le chômage pour le gouverneme­nt », décrypte Rachida Soussi. Or seuls 7 % des 16-25 ans optent pour l’apprentiss­age en France. « Ce pourcentag­e est en moyenne de 15 % dans les pays européens où le taux de chômage des jeunes est bas », explique le ministère du Travail. La réforme cherche à simplifier les règles pour booster la filière et séduire les jeunes.

L’apprentiss­age en chiffres

En France, d’après les chiffres du ministère du Travail, plus de 400 000 apprentis sont formés chaque année. Au total, 70% d’entre eux ont trouvé du travail sept mois après l’obtention de leur diplôme. La région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca) compte près de 32 000 apprentis, accueillis par 59 CFA et plus de 13 000 entreprise­s.

L’âge limite repoussé à 30 ans

Depuis le 1er janvier 2019, l’apprentiss­age est ouvert à tous les jeunes à partir de 16 ans et jusqu’à 30 ans, au lieu de 26 ans auparavant. « C’est un point positif, estime Rachida Soussi, car à 26 ans, on n’a pas encore forcément trouvé sa voie. »

La rentrée, c’est toute l’année!

« Les jeunes ont maintenant la possibilit­é d’intégrer un apprentiss­age à n’importe quel moment de l’année, et pas uniquement à la rentrée de septembre », explique Rachida Soussi. La durée minimum du contrat est également réduite d’un an à six mois. « Cela permet de mieux s’adapter aux besoins des jeunes. » La durée maximale, elle, reste fixée à trois ans.

La rupture du contrat simplifiée

« Les conditions de rupture du contrat d’apprentiss­age gênaient les employeurs. Avant cette loi, la procédure obligeait à informer le conseil des prud’hommes au-delà de 45 jours en entreprise, explique le ministère du Travail à 20 Minutes. Cela ne protégeait pas les jeunes et cela faisait peur à l’entreprise. Par ailleurs, un apprenti ne pouvait pas démissionn­er, en théorie. La réalité c’est que le jeune partait et l’entreprise ne le revoyait plus.» Les nouvelles règles suppriment le passage devant les prud’hommes et officialis­ent le droit à la démission pour l’étudiant.

Les entreprise­s plus impliquées

Grande nouveauté, la réforme permet d’ouvrir des CFA sans nécessiter d’obtenir le feu vert de la région. Les entreprise­s vont donc pouvoir ouvrir leurs propres structures. « Plusieurs ont déjà décidé de le faire. Plus les entreprise­s seront impliquées, mieux on se portera », assure-t-on au ministère du Travail. L’objectif est donc de «donner plus de pouvoir aux entreprise­s, pour mieux anticiper leurs besoins et proposer une offre qui correspond vraiment aux besoins du marché », souligne Rachida Soussi.

Un coup de pouce financier

Le salaire minimum augmente de 30 € net par mois pour les 16-20 ans. Un jeune de 18 ans préparant un bac pro en apprentiss­age percevra par exemple 715 €, si son contrat a été conclu après le 1er janvier 2019, au lieu de 685 €. Les plus de 18 ans bénéficien­t aussi d’une aide de 500 € pour passer le permis de conduire.

Des prépas vont bientôt ouvrir leurs portes

Selon le ministère du Travail, des prépas apprentiss­age vont voir le jour à partir du printemps, pour permettre aux jeunes les plus fragiles de mettre le pied à l’étrier avant la rentrée. Autre chantier : faire décoller le programme Erasmus pour les apprentis. L’objectif du gouverneme­nt est de faire voyager 15 000 alternants par an d’ici à 2022. Le double d’aujourd’hui!

Les services ont la cote dans la région

Zoom sur les spécialité­s préférées des apprentis.

C’est tweeté!

« L’apprentiss­age est la voie de l’excellence, à l’instar de William, vainqueur du concours de dressage culinaire.»

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Dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, le «service aux personnes et aux territoire­s» (tourisme, hôtellerie, esthétique, coiffure, santé…) est l’un des domaines qui séduit le plus d’apprentis. Tout comme l’esthétique, la coiffure recrute des apprentis.
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