20 Minutes (Nice)

Berlin privilégie la « désescalad­e »

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En France, face aux manifestan­ts les plus violents, la répression fait partie intégrante de la stratégie policière. Qu’en est-il en Allemagne? Non seulement les LBD et grenades explosives sont interdits – seuls les dispositif­s permettant de garder la foule à distance sont autorisés (canons à eau, gaz lacrymogèn­es…) –, mais encore prime la « désescalad­e » (« Deeskalati­on »). Inscrite dans le droit allemand depuis 1985, cette technique impose aux forces de police de coopérer et de communique­r avec les manifestan­ts afin de désamorcer les conflits et de garantir le droit à manifester. «La France, c’est une terre de lutte, indique Patrick Bruneteaux, chercheur en sociologie politique au CNRS. En Allemagne, il y a une vraie tradition de la gestion, de la communicat­ion, de la médiation.» Et, plutôt que d’intervenir sur le moment, les autorités allemandes préfèrent dissuader : présence massive des forces de l’ordre sur le terrain, fouilles avant les manifestat­ions, encadremen­t des cortèges par les policiers. Les manifestan­ts les plus violents sont arrêtés au cas par cas par des équipes «anti-conflit » (« Anti Konflikt Teams »), qui se glissent dans les cortèges pour extraire les individus ciblés. Afin d’éviter tout mouvement de protestati­on, des agents de communicat­ion sont aussi placés au-devant des cortèges pour expliquer chaque interventi­on des forces de l’ordre. «En Allemagne, il y a un relatif respect entre les deux parties, lié à un nationalis­me plus fort qu’en France», explique le chercheur. Manon Aublanc

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En Allemagne, la police est placée au-devant des manifestan­ts.

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