20 Minutes (Nice)

Les manifestan­ts font profil bas à leurs procès

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Deux lieux. Deux ambiances. A quelques kilomètres d’une avenue des ChampsElys­ées encore dévastée lors de l’acte 18, les premiers «gilets jaunes» interpellé­s ont été jugés presque sereinemen­t, lundi, au tribunal correction­nel de Paris. Christophe Castaner, le ministre de l’Intérieur, avait dénoncé la présence dans le cortège de «1500 ultraviole­nts venus pour casser, pour en découdre et pour attaquer». Lundi, ce sont des gens tout penauds d’avoir été attrapés par la patrouille qui se sont présentés devant la présidente de la chambre 23-4. Comme Clément, un paysagiste qui a lancé une canette de bière contre les CRS, «sans savoir pourquoi». Ou encore Raphaël, un apiculteur pris avec des vêtements ramassés après les émeutes, mais dont il ne sait même pas s’ils sont à sa taille. Le procureur n’a pas besoin de le savoir pour dénoncer des «exactions ». Il se dit « fier d’être en France, où le droit de manifester est garanti », mais souhaite rappeler que cela ne donne pas le droit «de violenter les forces de l’ordre» et que c’est «un devoir de réfléchir ». Le discours des avocats de la défense est simple : certes, leurs clients ont commis des délits, mais ils n’ont rien à voir avec les briseurs de vitrine et les incendiair­es de banque devenus la cible numéro un du gouverneme­nt. Clément a écopé de six mois de prison avec sursis, Raphaël, de trois mois avec sursis. Vincent Vantighem

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