Les enjeux du scrutin cannois
A un an des municipales de 2020, « 20 Minutes » liste les enjeux des élections, entre opposition, social, cinéma et même football
Des stratégies qui se mettent en place mais aucun candidat encore déclaré. A Cannes, à un an des élections municipales de mars 2020, on préfère attendre. Même si une nouvelle candidature de David Lisnard ne fait aucun doute et que les opposants du sortant eux-mêmes ont du mal à imaginer un autre scénario que celui de sa réélection… En attendant, des thématiques et des enjeux se dessinent déjà.
Recréer une opposition. Philippe Tabarot, le principal adversaire de David Lisnard en 2014 ne siège plus depuis octobre 2015. Le RN (ex-FN), troisième force au conseil municipal après la dernière élection, n’est plus représenté, ses trois élus ayant tous abandonné le parti de Marine Le Pen. «Il n’y a plus d’opposition et ce n’est pas sain. Il peut y avoir des dérives», avance Erick Elbaz. Nouveau venu dans la politique cannoise, il a créé le Mouvement initiative citoyenne. Tête de liste Front de gauche en 2014 (3,4%), Dominique Henrot aimerait changer de stratégie pour que la gauche, partie en ordre dispersé la fois dernière, franchisse au moins la barrière du premier tour. Une liste d’union va être proposée au PS, à EELV et à la France insoumise pour essayer «de retrouver une représentation au conseil», explique le responsable. LREM aussi pourrait s’inviter dans l’élection.
La question sociale. Cannes, le faste de sa Croisette… et ses quartiers plus populaires. Terre de contrastes et de paradoxes où le prix de l’immobilier peut varier de 3 100 à 50 000 € du mètre carré, la cité des festivals affiche aussi un taux de pauvreté parmi les plus hauts du département (18,9 %). Comment renverser la vapeur ? C’est sans doute un des axes sur lesquels les candidats à la mairie auront matière à débattre. Les opposants au maire sortant ne manquent d’ailleurs pas de critiques à son égard. « Rien n’est vraiment fait pour les jeunes qui vivent dans les quartiers», tance Dominique Henrot. Des projets pour le cinéma. Avec le festival du film – et désormais celui des séries, la ville est reine dans l’univers des images animées. Mais comment faire pour aller plus loin ? Si l’équipe de David Lisnard a concrétisé les projets d’une université, consacrée en grande partie au travail scénaristique (première rentrée cette année), et d’un multiplexe (pour juin 2020), il reste d’autres pistes que les aspirants à la mairie pourront creuser. Et notamment celle d’un musée du cinéma.
Relever l’AS Cannes. Création d’un plan des pistes de jogging, de zones de fitness en bord de mer… Depuis 2016, la ville de Cannes se revendique «capitale du sport en plein air». Et le foot dans tout ça ? L’avenir de l’AS Cannes, désormais en National 3, devrait intéresser les candidats. En 2018, la ville a versé une subvention de 800 000 € à l’association, soit 100000 € de moins qu’au Racing club de Cannes, le club de volley féminin.