Les yachts de demain pourraient se mettre au vert
Au Yachting festival de Cannes, les technologies vertes s’installent doucement
Dans la noria des moteurs thermiques qui vont vrombir jusqu’à dimanche en baie de Cannes, à l’occasion du Yachting festival, les embarcations «vertes» font encore figure d’exception. Le virage écologique serait pourtant « une réalité que de nombreux constructeurs, motoristes et équipementiers ont parfaitement intégrée », selon Sylvie Ernoult, la directrice du plus grand salon nautique d’Europe. Dans les chiffres, sur les 542 bateaux présentés à flot, seule une poignée navigue pourtant sans carburant. Ses produits séduiraient en tout cas de plus en plus de clients.
Des navettes à hydrogène
Dans le Vieux-port, la firme autrichienne Silent yachts assure «multiplier les ventes, d’années en années», de ses catamarans propulsés par l’énergie solaire. «Notre dernier modèle, le Silent 55, offre une autonomie de 100 miles nautiques à une vitesse de 5 noeuds. Et il peut avancer jusqu’à 15 noeuds », vante Franz Boese, le responsable des ventes. Des performances, encore bien en deçà de celles des yachts traditionnels, et qui posent aussi la question de la tonne de batteries embarquée et de leur impact écologique. « Mais comme pour les voitures, la technologie va évoluer et s’améliorer», prévoit le responsable.
Une énergie propre, c’est aussi sur quoi continue à plancher Arnaud Vazquez de la société cannois Hyseas, lauréate de l’appel à projets du plan Hulot. « Nous devrions arriver à mettre en service une navette propulsée grâce à de l’hydrogène, courant 2021 dans le port de Toulon. Et c’est une technologie qui pourrait arriver très vite dans le parc grand public. Dès 2022 », explique-t-il. Le verdissement de la plaisance passe aussi les matériaux employés. La société française Windelo est venue présentée des catamarans conçus avec de la fibre de basalte, moins génératrice de CO2, et de la mousse issue de bouteilles en plastique. Bientôt la norme ?