Année noire pour les olives niçoises
La canicule de cet été a été dévastatrice pour le travail des oléiculteurs. A cela s’ajoute la problématique de la Xylella fastidiosa
Pour Evelyne Tonelli, septembre est consacré au désherbage. Cette oléicultrice et son équipe du domaine de la Clémandine à Saint-Jeannet s’attachent à faire place nette au pied des cailletiers. Objectif : faciliter la récolte des olives. Mais cette année, le grand nettoyage d’automne servira peut-être à rien : la production est mauvaise. « La floraison était bonne, la fructification aussi. Tout d’un coup, on a eu cette canicule épouvantable, se souvient Evelyne Tonelli. Pour réagir à cette chaleur, l’arbre a lâché une grande partie de ses olives. Il a préféré abandonner ses fruits plutôt que de mourir de chaud. » Le domaine s’est ainsi délesté des trois-quarts de sa production. « C’est une petite récolte cette année. Et c’est très disparate : certains oléiculteurs ont perdu la moitié, d’autres jusqu’à 75 %, confirme Jean-Philippe Frère, vice-président de la chambre d’agriculture 06 en charge de la production des olives. Ce n’est pas la sécheresse et le stress hydraulique qui sont en cause, ce sont les amplitudes de température. L’olivier a de la mémoire : en voulant se protéger, il a laissé les fruits sécher sur place. »
« Les dictons de nos anciens »
Habituellement, les olives de Nice se récoltent en novembre. Mais le responsable « encourage les gens à les enlever au plus vite ». « Je garde les dictions de nos anciens : grand chaud, grands froids derrière. » Une variation de température supplémentaire qui serait fatale aux olives de Nice. D’autant plus que les arbres doivent faire face à d’autres ennemis : la Xylella fastidiosa (lire encadré), le vent, les attaques de la mouche. Contre cette dernière, Evelyne Tonelli continue de passer de la poudre de kaolin. « On se demandait si l’année prochaine, on ne mettrait pas la poudre plus tôt, pour protéger aussi des fortes chaleurs », dit-elle. Aux grands maux, les petits remèdes.