Les attaques en Arabie saoudite « auront des répercussions pour tous »
Une attaque par drones a provoqué samedi des incendies dans deux installations pétrolières du groupe Aramco en Arabie saoudite, obligeant le pays, premier exportateur mondial d’or noir, à réduire temporairement de moitié sa production. L’attaque a été revendiquée par les rebelles yéménites houthis, en conflit avec le gouvernement de la République du Yémen, soutenu par l’Arabie saoudite. Mais pour Mike Pompeo, le secrétaire d’Etat américain, il faut y voir la main de l’Iran.
Sans trancher le débat, Thierry Coville, chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques, rappelle auprès de 20 Minutes que « le pétrole représente 80 % des exportations iraniennes et 50 % des recettes budgétaires de l’Etat. Les conséquences de l’embargo américain sont donc très lourdes, d’autant plus que l’Iran fait face à une inflation qui pourrait atteindre 40 % cette année. » A ses yeux, « l’Iran ne pouvait pas ne pas réagir. Depuis mai, il hausse le ton (…) et prend des mesures qui font peu à peu sortir le pays de l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien. Il est tentant de voir dans ces attaques des manoeuvres orchestrées par Téhéran pour déstabiliser le golfe Persique. » Thierry Coville voit plus loin : «Si Téhéran est derrière ces attaques, l’enjeu serait de montrer que les sanctions américaines auront des répercussions pour tout le monde, pas que l’Iran. La Turquie et la Chine ont dit qu’elles contourneraient l’embargo en continuant donc à acheter du pétrole iranien. L’Union européenne est restée discrète sur ce dossier. »