Le féminisme fait sa loi dans « L’Etat sauvage »
David Perrault entraîne les héroïnes de «L’Etat sauvage», des Françaises qui fuient la guerre de Sécession, dans des aventures palpitantes
On avait laissé le réalisateur David Perrault avec les catcheurs de Nos héros sont morts ce soir, en 2013. Le voilà de retour avec L’Etat sauvage, western aussi réussi qu’ambitieux. Encore plus que Jacques Audiard ne l’a fait pour Les Frères Sisters, le cinéaste a choisi de s’attaquer à ce genre typiquement américain, en lui apportant une touche française et féministe à travers ses deux héroïnes incarnées par Alice Isaaz et Déborah François.
La découverte de la liberté
«Quand j’ai découvert qu’il y avait eu des colons français dans le Missouri pendant la guerre de Sécession, ça m’a inspiré l’idée de me lancer dans un western, explique le cinéaste à 20 Minutes. Ces colons ne prennent pas position entre les sudistes et les nordistes, ce qui les met en porte-à-faux et les oblige à quitter leur domaine.» Dans le film, les héroïnes tentent de rejoindre New York pour échapper au conflit. Bien campées, elles apportent une touche très personnelle. «Je n’ai pas souhaité féminiser des archétypes masculins, insiste David Perrault. Mon choix était de créer des personnages de femme crédibles.»
Ces femmes découvrent la liberté et, au milieu de paysages superbes, prennent le chemin de l’émancipation. La puissance d’un mystérieux mercenaire, joué par Kevin Janssens, fait aussi planer une tension sensuelle sur L’Etat sauvage. «J’ai conçu ce film comme un récit d’aventures intime, explique le réalisateur. C’est peut-être en cela que j’estime qu’il est typiquement français. » Il parvient en tout cas à fasciner en entraînant le public sur des pistes semées d’embûches.