Le coronavirus emporte tout
L’épidémie a pesé sur le premier tour des municipales, entraînant un record d’abstention. A Nice, Christian Estrosi arrive très largement en tête.
Comme prévu par les sondages, il est arrivé largement en tête. Mais si Christian Estrosi a obtenu le plus de suffrages exprimés dimanche soir, il aura tout même été battu par une abstention record, à 71,4%. Marqué par l’impact très fort de la crise sanitaire liée à la propagation du coronavirus, le premier tour des élections municipales à Nice a également permis à Philippe Vardon (RN) et Jean-Marc Governatori (Nice écologique) de se qualifier pour un second tour dont la tenue est incertaine.
Loin devant, Estrosi n’échappe pas à un deuxième tour. Le maire sortant, qui brigue un troisième mandat, a manqué sa réélection dès le premier tour dimanche soir. Avec 47,6% des suffrages exprimés, il obtient tout de même son meilleur résultat, devant ceux de 2014 (44,98 %) et de 2008 (35,80%). « C’est le score le plus important des maires sortants des dix plus grandes villes de France, mais il ne convient toutefois pas, à l’heure où nos compatriotes sont dans l’inquiétude de se réjouir», a déclaré Christian Estrosi dans la soirée. Le sortant «ne va pas faire campagne dans l’entre deux-tours » et « va concentrer son énergie à la santé des Niçois et des Niçoises dans les prochains jours », a-t-il dit.
Dans une triangulaire avec le RN et les écologistes. Loin derrière le sortant, le RN Philippe Vardon et Jean-Marc Governatori (Nice écologique) se qualifient donc avec 16,7% et 11,3% des voix. Et c’est une déception pour le candidat de Nice écologique, qui selon les sondages, pouvait arriver en deuxième position. Ce dernier voudrait pouvoir compter sur les reports de voix des gauches (le socialiste Patrick Allemand a obtenu 6,6 % des voix et la liste Lutte ouvrière 0,7%) avec qui une alliance avait été pourtant impossible. Rien n’est donc moins sûr. Mireille Damiano (ViVA ! 8,9 %) a indiqué dans la soirée qu’elle ne donnerait aucune consigne de vote. Philippe Vardon pourrait de son côté profiter d’une partie des voix de Benoît Kandel (DVD, 7,3%) et dans une bien moindre mesure de celles de la candidate de l’UPR (0,9%).
Le taux de participation au plus bas. C’est surtout l’abstention qui sort grand vainqueur de ce premier tour à Nice. En pleine crise sanitaire liée à la propagation du coronavirus, les habitants de la capitale azuréenne se sont beaucoup moins déplacés jusqu’aux urnes. Malgré les dispositifs mis en place (marquage au sol, mise à disposition de gel hydroalcoolique, etc.), seuls 61 649 électeurs sont venus voter, soit 28,6 % des personnes inscrites sur les listes électorales. En 2014, la participation atteignait 54,1 % au premier tour. Mais Nice ne fait pas figure d’exception. A l’échelle du département des AlpesMaritimes, le taux de participation atteignait 29,50% alors qu’il était de 62,77% à la même heure en 2014.