Les nouvelles règles des casinos à l’heure du déconfinement
A Cannes, les casinos doivent aussi s’adapter
Brigitte était là pour la réouverture. « Et je vais revenir de temps en temps, comme avant, confie, derrière son masque, mais toujours accrochée à sa machine à sous fétiche, cette habituée du 3.14 Casino à Cannes (AlpesMaritimes). Je ne m’inquiète pas. L’hygiène est irréprochable. » Après deux mois et demi de fermeture pour cause de pandémie, et un gigantesque manque à gagner, les casinos de la cité des festivals ont pu rouvrir la semaine dernière. Avec de nouvelles règles du jeu. Alors que ceux de table, justement, restent interdits au moins jusqu’au 22 juin, tout un protocole a été établi pour les bandits manchots.
Jusqu’à 40 % de pertes
Les machines sont séparées par des parois en plexiglas «et, malgré cela, on vérifie qu’il y ait au moins un mètre entre chaque personne», décrit Eric Zana, le président du 3.14 Casino, un établissement du groupe Partouche.
Gel hydroalcoolique et masque sont obligatoires dès l’entrée. Et des agents de nettoyage pulvérisent du désinfectant entre chaque joueur. Un peu plus loin, le casino Barrière Le Croisette prend, en plus, la température de ses clients. « Au-dessus de 38 °C, l’entrée est refusée », prévient Alain Fabre, le patron des deux casinos du groupe. Le deuxième, Les Princes, concernés par des travaux mis en pause par la crise sanitaire, pourrait rouvrir dans les prochains jours. Celui-là accueille d’habitude de la clientèle haut de gamme,
étrangère, notamment des pays du Golfe. « On y fait jusqu’à 50 % de notre chiffre d’affaires annuel, sur les deux mois d’été. On espère vraiment que les frontières pourront rouvrir », dit-il. Car l’impact est rude pour les casinotiers. Les deux responsables s’attendent à des pertes de l’ordre 40 % sur l’année. Pertes qui se répercutent également sur la mairie de Cannes. « A ce stade, la perte de recettes pour la ville est estimée à 1,3 million d’euros, soit 11,3% du coût financier induit par la crise», indique la collectivité.