L’Ehpad amorce son «retour à la normale» après le Covid-19
Les mesures sanitaires vont être allégées dans les Ehpad, « 20 Minutes » s’est rendu dans un établissement du groupe Korian
Visites sans rendez-vous, accès à nouveau autorisé des familles dans les chambres… 20 Minutes a voulu savoir comment Korian, au coeur de la tempête au plus fort de la pandémie de coronavirus, préparait son « plan de retour progressif à la normale » comme demandé par le gouvernement dans les maisons de retraite « qui ne déclarent plus de cas de Covid-19 ».
Une visite à l’Ehpad La Riviera à Mougins, qui a dû faire face à 40 décès liés à la maladie et où l’épidémie a été déclarée stoppée, a été refusée. « Les équipes sur place ne le souhaitent pas, face à la pression médiatique », a indiqué un porte-parole du groupe Korian.
Les activités reprennent
Des familles ont déposé plainte et une enquête est ouverte. Un rendezvous nous a été en revanche accordé à quelques kilomètres de là, dans l’Ehpad Parc de Mougins. Où la situation a été bien plus apaisée. Aucun cas n’y a été recensé, ni parmi la centaine de résidents, ni parmi les 53 salariés, confirme l’agence régionale de santé de Paca. Avant l’explosion de l’épidémie, « un cas de grippe nous avait déjà fait restreindre les visites », expliquait sur place, mercredi après-midi, Hafid Belhocine, le directeur des lieux. Depuis l’alerte, les proches ne sont autorisés à venir que sur inscription, en attendant un assouplissement des règles, dès lundi. « Les familles seront accueillies sans rendez-vous entre 14 h et 17 h 30, détaille le responsable. Nous conserverons tout de même un nombre maximum de visiteurs en simultané, à hauteur de dix personnes, avec des parcours différents pour éviter les croisements. » Les visites dans les
chambres seront permises dans certains cas, mais les rencontres en extérieur seront privilégiées. Les mesures à l’entrée seront préservées. Contrôle de la température, masque et surchaussures obligatoires. Claude, elle, porte aussi des gants pour passer un moment avec son mari de 92 ans « aux multiples pathologies ». « On va continuer à rester prudents », dit-elle, attablée dans le jardin. Parallèlement, les activités reprennent et montent en puissance. Mercredi, un animateur faisait des crêpes pour le goûter des pensionnaires. Vendredi, un chanteur doit venir célébrer les centenaires de l’établissement.
La tête penchée en arrière dans un bac,
Solange, 93 ans, attend que la coiffeuse qui intervient à nouveau une fois par semaine dans cet Ehpad termine sa permanente. « Ce n’est pas les visites qui me manquaient, je n’en reçois pratiquement pas. J’en avais surtout marre d’être enfermée dans ma chambre », explique la nonagénaire, là depuis trois ans pour rester avec sa fille handicapée. « Les pensionnaires sont heureux de pouvoir à nouveau partager des activités en petits groupes », avance l’ergothérapeute Aline Nerrière, qui a interrompu un atelier pour pouvoir répondre à 20 Minutes. « Vous avez bientôt fini ? On s’ennuie, nous ! », interpelle une dame de 80 ans. Preuve que la vie reprend.