20 Minutes (Nice)

Le dernier hommage des admirateur­s de la chanteuse

Jusqu’à vendredi, les admirateur­s de la chanteuse belge sont invités à venir se recueillir sur son cercueil exposé à Cannes

- Fabien Binacchi

Dans la grande salle « Croisette » de l’athanée de Cannes, un fan vient juste de déposer un énorme bouquet. Agrafée à la compositio­n, une feuille A4 est griffonnée de feutre orange : « A notre tata Yoyo, la bonne du curé. On ne t’oubliera jamais. »

Depuis mardi matin, le public a la possibilit­é de venir se recueillir sur le cercueil d’Annie Cordy, décédée vendredi à l’âge de 92 ans dans la ville voisine de Vallauris, où elle résidait. Pierre, 52 ans, a fait le déplacemen­t de Nice exprès pour rendre hommage à cette femme « généreuse et très humaine », qui « donnait tout à son public pendant les concerts ».

Fan de la première heure, l’agent de sécurité est allé un première fois près de la dépouille de la baronne Léonia Cooreman, le vrai nom de la chanteuse belge, avant d’y retourner quelques minutes plus tard, un bouquet de lys roses sous le coude. Le petit carton attaché aux fleurs est adressé à son « amie ». « Annie Cordy était l’amie de tout le monde », dit-il. « Elle appartient au public », a justement reconnu auprès de l’AFP Michèle Lebon, et c’est d’ailleurs pour cela que la nièce de l’artiste a souhaité organiser cette veillée jusqu’à vendredi. « Chacun peut ainsi rendre hommage à Annie qui aimait le public », dit-elle.

Mardi après-midi, une poignée de petits groupes s’était déjà rendue à la maison funéraire, où l’on recevait toute la journée « beaucoup d’appels pour connaître les modalités de visites ».

Des visites parfois… de très loin. Pierre, 73 ans, a débarqué lundi soir de Paris pour assister aux obsèques de la Belge, Azuréenne d’adoption. « On a perdu une très grande dame de la chanson qu’on avait, il est vrai, un peu oubliée ces temps-ci », explique cet ancien cadre de la grande distributi­on, ému derrière un masque noir, habillé d’un polo et d’un short également noirs.

C’est pourtant la « joie de vivre qu’Annie Cordy transmetta­it », que beaucoup sont venus saluer mardi près de la Croisette. « Quand je n’avais pas le moral, il me suffisait d’écouter ses chansons et j’étais de nouveau gai », raconte Jean, du Cannet, également en retraite. « Elle était la bonne du curé. Elle sera désormais celle du bon Dieu », sourit-il.

Tous ont également prévu de participer à la cérémonie qui sera organisée en plein air sur la butte de Saint-Cassien, un écrin de verdure qui surplombe l’aéroport de Cannes-Mandelieu, samedi à partir 15 h. L’inhumation de la chanteuse et comédienne suivra au cimetière de L’Abadie, au nord-ouest de la cité des festivals.

« On a perdu une très grande dame de la chanson qu’on avait un peu oubliée. » Pierre, 73 ans, de Paris

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Un agent de sécurité laisse le public s’approcher du cercueil par groupes.

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