Les étudiants composent avec les nouvelles mesures
Masques obligatoires, cours à distance, soirées annulées : les étudiants doivent composer avec les nouvelles mesures anti-Covid
A la fac de droit de Nice, les juristes en herbe se plient, comme sur les autres campus azuréens, à une batterie de nouvelles règles. La plus visible, des amphis à la bibliothèque, dans les couloirs et sur tout le campus Trotabas : le masque. « L’autre jour, un étudiant a baissé son masque sur son menton, raconte Issa. Le prof l’a tout de suite vu, même si on était plus de cent dans la salle, et il lui a demandé de le remettre correctement. »
Cet étudiant en Master 1 de droit des affaires est formel : « Dans le contexte de la fac, les gens sont sérieux. C’est dehors que c’est différent, on se lâche, moi le premier ! » Estelle, en M1 de droit notarial, en a fait l’expérience. « Cet été je travaillais dans un bar et il y avait souvent 50 personnes dans une salle de 30 m2, la plupart du temps sans masque. »
Aujourd’hui, alors que les indicateurs épidémiques sont dans le rouge dans les Alpes-Maritimes, les étudiants ontils adapté leur mode de vie à la présence du Covid-19 ? Orlane, en M1 fiscalité, l’a fait, et sans trop de difficultés : « Je mets le masque, je ne fais plus la bise et pour les sorties... Je ne sortais pas le soir de toute façon ! » Gabin, lui, aimerait bien pouvoir faire la fête, mais « tout a été annulé : la soirée d’intégration, les soirées du BDE. Et en même temps, on est 300 dans l’amphi. »
Garder un lien pédagogique
A la suite des annonces d’Olivier Véran, mercredi, les fêtes étudiantes seront interdites. « C’est vrai qu’il n’y a plus les intégrations en boîte ou en camping comme les années précédentes, mais il y a encore des événements à
l’extérieur, dans le respect des gestes barrière et limités à dix personnes, comme la journée des parrainages » souligne Amaury Baudoux, le président de l’association Face06. Pour lui, « il ne faut pas stigmatiser les étudiants », qui respectent comme les autres des mesures sanitaires. La vraie difficulté, pour ce représentant étudiant, ce sont les cours en « distantiel ». Une mesure décidée justement pour limiter la promiscuité que déplore Gabin dans les amphis. Une semaine sur deux, les étudiants de première année de médecine, de sciences ou ceux en deuxième et troisième années de droit
doivent suivre les cours en visioconférence. « On comprend que ce n’est pas possible d’avoir des amphis avec 1 000 étudiants, on s’adapte, mais c’est compliqué. Pédagogiquement ce n’est pas l’idéal. »
Pour le président d’université Côte d’Azur, Jeanick Brisswalter, « l’objectif est de garder un lien pédagogique entre l’étudiant et l’enseignant, grâce à ce système d’alternance, tout en garantissant des conditions sanitaires optimales ». L’université va investir des centaines de milliers d’euros pour s’équiper en caméra vidéo pour filmer les cours et renforcer les capacités de connexions.