Des voix s’élèvent contre la fermeture des bars et restos
A Nice, désormais « zone d’alerte renforcée », des voix s’élèvent contre la fermeture des bars et restaurants dès 22 h à partir de lundi
Les mesures « plus contraignantes » annoncées par le préfet il y a une semaine vont être à nouveau musclées. Désormais en « zone d’alerte renforcée », la métropole de Nice devra dès lundi se passer des fêtes locales et étudiantes. Et les bars et les restaurants devront fermer plus tôt.
V Le point sur l’épidémie. Si « plusieurs indicateurs sont préoccupants », selon l’ARS, justifiant le passage de la métropole en « zone d’alerte renforcée », le taux d’incidence (le nombre de cas pour 100000 habitants) est de son côté à la baisse dans les Alpes-Maritimes. Cet indicateur est passé de 153 à 106 en une semaine. Le taux de positivité affiche lui aussi un léger mieux, avec 7,5% de diagnostics confirmés contre 8 % le 16 septembre. Le nombre d’hospitalisations augmente en revanche. Actuellement, 141 personnes positives au Covid-19 sont prises en charge dans des services de médecine, chirurgie, obstétrique et soins de suite-réadaptation. Et 14 autres en réanimation. Au 15 septembre, il y en avait 108 et 13.
V Ce qui change lundi. La jauge des rassemblements était déjà ramenée de 5000 à 1000 personnes par arrêté préfectoral dans les Alpes-Maritimes. Les grands événements déclarés, comme les fêtes locales ou les fêtes étudiantes seront interdits, ainsi que les regroupements de plus de dix personnes dans les lieux publics, et plus seulement sur les plages ou dans les parcs. Les gymnases, salles de sport, salles des fêtes ou polyvalentes devront fermer. Enfin, les bars et restaurants seront contraints de baisser le rideau à 22 h, ce qui provoque la
fronde des professionnels du secteur.
V Les restaurateurs tapent du poing sur la table. « Nous appelons à la désobéissante totale. On ne fermera pas à 22 h », a lancé Fred Ghintran, le vice-président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie des Alpes-Maritimes, entouré de dizaines de gérants de restaurant, grossistes et représentants du syndicat des hôteliers, tous vent debout. « On craint de subir dans quinze jours le même sort que nos collègues de Marseille (où les bars et restaurants doivent baisser le rideau à partir de samedi). On lance un cri d’alarme : là, ils sont en train de nous achever ! »
Une délégation a été reçue en début de matinée par le maire de Nice. Christian Estrosi a indiqué avoir proposé au préfet des Alpes-Maritimes « la mise en place d’un protocole sanitaire renforcé », basé sur la prise de température à l’entrée, la mise en place de mesures de distanciation sociale, le port du masque et le respect strict des gestes barrières, pour se substituer à l’obligation de fermeture avant 22 h. Les restaurateurs menacent de « faire plus de bruit » s’ils ne sont pas entendus. « On peut descendre à 2000, 3000, 10000 dans la rue pour se faire entendre. »