Une mise à jour des dates de consommation prônée pour limiter le gaspillage alimentaire
Une campagne pour différencier les dates de consommation des produits est lancée
A consommer «jusqu’au» ou «de préférence avant ». On a tous déjà vu ces recommandations de consommation, qui doivent figurer sur les denrées alimentaires vendues préemballées dans l’Union européenne. Mais connait-on vraiment la différence entre les deux ? Ce lundi, l’entreprise Too Good To Go France lance, avec les 51 signataires du pacte sur les Dates de consommation (distributeurs, industriels, ministères de l’Agriculture et de la Transition écologique…), une campagne de sensibilisation.
Depuis 2018, Too Good To Go se mobilise notamment sur les dates de péremption et les confusions qu’elles génèrent. Ainsi, 53 % des consommateurs européens ne connaissent pas la signification de la mention «date limite de consommation» (DLC) [« Consommer jusqu’au »] et 60 % celle de « date de durabilité minimale » (DDM) [« Consommer de préférence avant»], révèle une enquête d’Eurobaromètre, parue en 2017. Ça vaut pourtant le coup de le savoir.
La DLC est une date sanitaire. Au-delà, consommer le produit peut comporter des risques pour la santé. Ce sont les viandes, les poissons, les oeufs, des produits laitiers et des jus de fruits frais. La DDM, elle, est apposée sur les produits moyennement et peu périssables tels les gâteaux secs, les boîtes de conserve ou encore les sauces. « Passé cette date, le produit peut perdre des qualités nutritives et organoleptiques (gustatives, olfactives...), précise Lucie Basch, fondatrice de Too Good To Go France. Derrière ces affichages, il y a l’enjeu du gaspillage. Chaque année, en France, dix millions de tonnes de nourriture consommable seraient jetées à la poubelle, selon l’Agence de la transition écologique (Ademe). De plus, 33 % du gaspillage alimentaire a lieu dans nos foyers.
Pour Too Good To Go, il est possible d’être plus explicite sur les emballages, afin de mieux distinguer la DDM de la DLC. L’entreprise, connue pour son appli antigaspi, pousse pour ajouter après le « à consommer de préférence avant » la mention « mais toujours bon après » ou « mais aussi après ». Le tout accompagné d’un pictogramme invitant le consommateur à faire appel à ses sens – « goûtez, sentez, observez ».
Certains industriels et distributeurs ont déjà répondu favorablement à l’appel de Too Good To Go. C’est le cas, depuis le mois de juin, de Bel pour sa marque La Vache qui rit, dont 17 millions de boîtes intègrent désormais des explications sur la DDM. Notamment sur les intercalaires qui séparent les portions.
La mention «date limite de consommation » est inconnue de 53% des consommateurs.