20 Minutes (Nice)

Après Alex, l’état des routes examiné par un géologue

Tempête Alex Depuis les airs, un géologue examine pour la métropole Nice Côte d’Azur l’état du réseau dégradé les 2 et 3 octobre

- Michel Bernouin

Assis à la gauche du pilote, Eric Descamps ne quitte pas des yeux la falaise qui surplombe la route de la vallée de la Vésubie. L’hélicoptèr­e, qui s’est posé sur la RM 2565, fermée à la circulatio­n, vient d’embarquer pour une mission d’inspection ce géologue de la métropole Nice Côte d’Azur, qui est en charge des routes de deux des trois vallées ravagées par la tempête Alex. « Nous allons vérifier que les écrans pareblocs qui sécurisent la chaussée des éboulement­s ne sont pas chargés en rochers. » S’assurer du bon état de ces immenses filets est la première étape avant d’envoyer des équipes travailler au sol. L’hélicoptèr­e longe une première paroi, dont le géologue scrute chaque mètre carré tandis que le pilote garde un oeil vers le bas, sur un appareil de la Sécurité civile qui redescend la Vésubie en rase-mottes. Entre missions d’inspection, évacuation­s sanitaires, recherche de corps et ravitaille­ment des villages isolés, les vallées sont devenus de véritables couloirs aériens.

Rien à signaler ici, cap au nord. « A la Bollène-Vésubie on nous a signalé des blocs qui pourraient être instables, nous allons lever le doute. » Plus haut encore dans la vallée, à Venanson, ce sont des glissement­s de terrain dont il faut s’assurer qu’ils sont stabilisés. Quarante-cinq minutes de vol ont permis de couvrir un énorme territoire à travers toute la Vésubie. Réparer, parfois reconstrui­re les routes, prendra beaucoup plus de temps. Les engins de chantier s’affairent déjà, mais leur nombre est limité et la tâche gigantesqu­e.

Sur le premier effondreme­nt à l’entrée de la vallée, 500 m seulement après le pont Durandy, les ouvriers acheminent d’énormes rochers pour remblayer le lit de la rivière là où elle a emporté la voie sur une centaine de mètres. En attendant la réouvertur­e, il faut passer par les cols pour rejoindre les villages : Turini pour accéder à la Bollène-Vésubie, SaintRoch pour arriver à Lantosque.

Appel à la prudence

Dans la Tinée, où la remise en état de la RM 2205, entre Bancairon et Rimplas, prendra aussi du temps, la circulatio­n est déviée vers l’ancienne

route. Ailleurs, comme dans la Roya, il faudra sans doute installer des ponts Bailey, préfabriqu­és, pour franchir provisoire­ment des cours d’eau. Et, même là où les accès routiers sont rouverts, parfois en circulatio­n alternée, il reste déconseill­é de s’engager sauf impérieuse nécessité. Le préfet l’a imploré : « Je ne peux que recommande­r, supplier les résidents de ne pas se lancer sur les routes parce que la priorité est aux convois de secours et parce qu’elles ne sont pas sécurisées. ». Les routes des AlpesMarit­imes garderont pendant longtemps les stigmates des crues de ce 2 octobre 2020.

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Le géologue (à g.) scrute les falaises surplomban­t la route de la Vésubie.

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