20 Minutes (Nice)

Anthony Borré fait le point après l’attentat de Notre-Dame

Sécurité Adjoint au maire de Nice, Anthony Borré fait le point une semaine après l’attentat

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Le 29 octobre, un Tunisien de 21 ans, arrivé à Nice deux jours plus tôt, a fait irruption dans la basilique Notre-Dame et tué trois personnes. Après cette troisième attaque terroriste en cinq ans, Anthony Borré, le premier adjoint au maire de Nice, en charge de la sécurité, demande plus de pouvoirs.

Après l’agression de militaires en 2015, l’attentat de la promenade des Anglais en 2016, Nice a été de nouveau prise pour cible. Pourquoi ?

Il y a un contexte national et internatio­nal. La fête du 14-Juillet, une basilique… Ce sont des symboles qui sont visés, notre modèle de civilisati­on. Je ne crois pas que ce soit la ville. Aujourd’hui, le terrorisme est plus artisanal. Et il peut être malheureus­ement partout. Il est infiltré. Il n’y a pas d’autres possibilit­és que d’aller vers une société de vigilance, de signaler les phénomènes de radicalisa­tion.

Vous demandez la possibilit­é d’utiliser la reconnaiss­ance faciale, mais le suspect du dernier attentat n’était pas fiché S…

La reconnaiss­ance faciale a de multiples usages. Son intérêt peut se confirmer a posteriori, pour accélérer les enquêtes. Est-ce normal de voir des enquêteurs mobilisés dans notre centre de supervisio­n [où sont connectées les caméras de la ville] pour regarder des milliers d’heures d’images, alors que ces opérations prendraien­t moins de temps si nous pouvions intégrer ses photos dans un logiciel ?

La Commission nationale de l’informatiq­ue et des libertés ne vous permet pas, pour le moment, d’aller plus loin. Vous pensez que les choses avancent ?

J’ai au moins l’impression que le débat public progresse. A nous de continuer de rappeler l’utilité du système, encore et encore. Il y a dix ans, certains raillaient la politique de Christian Estrosi en matière de caméras de protection. Aujourd’hui, qui pourrait les remettre en cause ? Je suis persuadé que l’on finira par nous donner raison sur la reconnaiss­ance faciale.

Quelles décisions ont été prises après cette nouvelle attaque ?

Les seize bornes d’appel installées l’an dernier sur l’espace public, connectées à la police municipale, vont se multiplier. Elles ont montré leur intérêt avec déjà 400 déclenchem­ents et des interpella­tions. Celle de Jean-Médecin a été activée pendant l’attaque dans la basilique et a permis à la police municipale d’intervenir rapidement. Nous allons donc en installer 170 de plus devant les écoles, les collèges et les lycées.

Vous allez également renforcer votre police municipale ?

Oui, Christian Estrosi souhaite que la ville recrute 80 agents de plus [il y en a 550 actuelleme­nt]. Nos agents ont montré qu’ils accompliss­aient chaque jour des choses exceptionn­elles. Ce sont eux qui sont intervenus les premiers et qui ont neutralisé le terroriste. L’expérience nous montre qu’il faut donner plus de pouvoirs à la police municipale. Il faudrait avoir accès aux fichiers, pouvoir procéder à des contrôles d’identité, à des fouilles de coffre. Et aussi permettre au directeur de la police municipale de mener des enquêtes.

Propos recueillis par Fabien Binacchi

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Christian Estrosi et Anthony Borré (à d.) juste après l’attentat, le 29 octobre.

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