20 Minutes (Nice)

Déconfiné, Nicétoile en sprint décisif

Le centre espère bien retrouver sa fréquentat­ion habituelle

- Michel Bernouin

Sur le pont depuis 6 h du matin, jeudi, cette responsabl­e d’une grande enseigne du centre commercial Nicetoile ne touche plus terre. Débordée par les commandes du click and collect et les palettes de livraison qui s’accumulent, en prévision de la réouvertur­e de samedi, alors que la moitié du personnel est encore en chômage partiel.

Devant les ascenseurs bulles du hall central, qui rappellent ceux d’un paquebot, les illuminati­ons de Noël scintillen­t déjà, comme si de rien n’était. Mais les allées désespérém­ent vides rappellent la dure réalité du confinemen­t : moins de 6 000 personnes par jour pénètrent actuelleme­nt dans le centre commercial de l’avenue Jean-Médecin. « Huit fois moins qu’en temps normal », a calculé le directeur, Patrick Nolier.

A la barre de ce vaisseau de cent boutiques et restaurant­s, il vient d’essuyer deux tempêtes en moins d’un an. « Nous avons réduit la plage horaire d’ouverture du centre et offert lors du premier confinemen­t trois mois de loyer aux commerçant­s indépendan­ts, un à deux mois aux grandes enseignes, pour les aider à passer le cap. On a tout intérêt à ce que nos commerçant­s soient en bonne santé. » L’horizon doit s’éclaircir samedi. « Nous sommes prêts, nous maîtrisons les process, que nous avions expériment­és au printemps lors du premier déconfinem­ent. » Des stickers indiquent des sens de circulatio­n, le gel hydroalcoo­lique est disponible et des capteurs, installés bien avant l’arrivée du Covid-19, permettent de connaître en temps réel le nombre de personnes présentes dans la galerie marchande. «Pour respecter la règle des 8 m2 par client, nous avons une jauge fixée à 3 500 : lorsque nous arrivons à 90 % de cette capacité nous recevons une alerte et les agents de sécurité stoppent les entrées. » Mais y aura-t-il du monde pour ce premier jour d’ouverture depuis un mois des boutiques de vêtements ou d’articles de décoration, ces commerces jugés « non essentiels » ? « Je suis un peu angoissée, confie Michèle Bensadoun, qui vend des chaussures au sous-sol. « Les premiers clients vont donner la tendance. J’ai peur qu’ils viennent mais qu’ils attendent le 4 décembre [date du Black Friday] pour acheter. » Ce serait un coup dur pour cette commerçant­e : « On a déjà loupé novembre, qui est notre meilleur mois, on a 1 300 paires de chaussures invendues et peu de trésorerie. » Sur les quatre niveaux du centre, les employés s’affairent derrière les rideaux de fer. Des ouvriers achèvent même les finitions de certains commerces : « Aucune boutique n’a disparu à cause du confinemen­t, nous allons même en ouvrir de nouvelles samedi. » Deux restaurant­s et une boutique officielle du Stade Niçois Rugby vont essuyer les plâtres dès samedi.

« Nous sommes prêts, nous maîtrisons les process expériment­és au printemps » Patrick Nolier, directeur du centre

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Derniers préparatif­s, dans la nouvelle boutique du Stade Niçois Rugby.

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