Déconfiné, Nicétoile en sprint décisif
Le centre espère bien retrouver sa fréquentation habituelle
Sur le pont depuis 6 h du matin, jeudi, cette responsable d’une grande enseigne du centre commercial Nicetoile ne touche plus terre. Débordée par les commandes du click and collect et les palettes de livraison qui s’accumulent, en prévision de la réouverture de samedi, alors que la moitié du personnel est encore en chômage partiel.
Devant les ascenseurs bulles du hall central, qui rappellent ceux d’un paquebot, les illuminations de Noël scintillent déjà, comme si de rien n’était. Mais les allées désespérément vides rappellent la dure réalité du confinement : moins de 6 000 personnes par jour pénètrent actuellement dans le centre commercial de l’avenue Jean-Médecin. « Huit fois moins qu’en temps normal », a calculé le directeur, Patrick Nolier.
A la barre de ce vaisseau de cent boutiques et restaurants, il vient d’essuyer deux tempêtes en moins d’un an. « Nous avons réduit la plage horaire d’ouverture du centre et offert lors du premier confinement trois mois de loyer aux commerçants indépendants, un à deux mois aux grandes enseignes, pour les aider à passer le cap. On a tout intérêt à ce que nos commerçants soient en bonne santé. » L’horizon doit s’éclaircir samedi. « Nous sommes prêts, nous maîtrisons les process, que nous avions expérimentés au printemps lors du premier déconfinement. » Des stickers indiquent des sens de circulation, le gel hydroalcoolique est disponible et des capteurs, installés bien avant l’arrivée du Covid-19, permettent de connaître en temps réel le nombre de personnes présentes dans la galerie marchande. «Pour respecter la règle des 8 m2 par client, nous avons une jauge fixée à 3 500 : lorsque nous arrivons à 90 % de cette capacité nous recevons une alerte et les agents de sécurité stoppent les entrées. » Mais y aura-t-il du monde pour ce premier jour d’ouverture depuis un mois des boutiques de vêtements ou d’articles de décoration, ces commerces jugés « non essentiels » ? « Je suis un peu angoissée, confie Michèle Bensadoun, qui vend des chaussures au sous-sol. « Les premiers clients vont donner la tendance. J’ai peur qu’ils viennent mais qu’ils attendent le 4 décembre [date du Black Friday] pour acheter. » Ce serait un coup dur pour cette commerçante : « On a déjà loupé novembre, qui est notre meilleur mois, on a 1 300 paires de chaussures invendues et peu de trésorerie. » Sur les quatre niveaux du centre, les employés s’affairent derrière les rideaux de fer. Des ouvriers achèvent même les finitions de certains commerces : « Aucune boutique n’a disparu à cause du confinement, nous allons même en ouvrir de nouvelles samedi. » Deux restaurants et une boutique officielle du Stade Niçois Rugby vont essuyer les plâtres dès samedi.
« Nous sommes prêts, nous maîtrisons les process expérimentés au printemps » Patrick Nolier, directeur du centre