Des milliers de manifestantes pour mettre «au chaudron le patriarcat»
Elles s’étaient donné rendez-vous pour manifester pour les droits des femmes et l’égalité. Une marée violette a envahi lundi, pour la Journée internationale des droits des femmes, les rues de Paris (30000 personnes selon les organisatrices, 3 600 pour la police). Avec arrêts devant des endroits symboliques des revendications féministes : le Palais de justice contre les violences sexuelles, la place du Châtelet pour soutenir les intermittentes, l’hôpital Cochin pour les soignantes.
Sur le chemin, les pancartes se succèdent : «Droits des femmes, pas “Journée de la femme”», se moque l’une; «Au chaudron le patriarcat», tente une autre. Le camion de la CGT crache du Angèle, Balance ton quoi, que les militantes répètent en choeur. L’arrivée au Palais de justice transforme les slogans. La foule crie «Darmanin démission». Le ministre de l’Intérieur, accusé de viol, se dispute la vedette sur les pancartes avec l’ancienne star du JT de TF1, Patrick Poivre d’Arvor, ou le constitutionnaliste Olivier Duhamel. A l’arrivée du cortège au théâtre du Châtelet, les manifestantes et manifestants se délectent de quelques notes de concert. Des musiciennes jouent un ragtime de Scott Joplin, qui ouvre les oreilles de l’auditoire. Juste assez pour écouter Claire Serre Combe, de la CGT Spectacle, qui s’inquiète d’un « spectacle vivant qui ne vit plus » et d’un « néant total sur le congé maternité» pour les femmes intermittentes.