20 Minutes (Nice)

Un nouveau pas vers la Lune pour Thomas Pesquet

Avec la mission Alpha, l’astronaute français aura l’occasion d’étoffer son CV

- Fabrice Pouliquen

Nous y sommes ! Avec un jour de retard en raison d’une météo défavorabl­e, Thomas Pesquet décollera, avec trois coéquipier­s, ce vendredi, depuis Cap Canaveral, en Floride, à bord de la capsule Crew Dragon de Space X. Direction la Station spatiale internatio­nale (ISS) pour la mission Alpha.

Avec ce vol, l’astronaute deviendra le Français ayant passé le plus de temps dans l’espace. Et même le premier à prendre le commandeme­nt de l’ISS, prévu le dernier mois de sa mission.

Il reviendra sur Terre – en principe vers la fin octobre – avec un solide CV. Capital pour la suite. Car si l’ISS est en ce moment la seule destinatio­n possible pour les astronaute­s, l’horizon devrait vite s’élargir. Les vols habités vers Mars sont une perspectiv­e lointaine, mais ça bouge du côté de la Lune.

Artemis et Gateway

Christophe Chaffardon, directeur éducation et médiation scientifiq­ue à la Cité de l’espace de Toulouse, distingue deux programmes initiés par la Nasa. « Artemis, qui ambitionne d’amener un équipage sur le sol lunaire d’ici à 2024, puis de déboucher sur l’organisati­on de missions régulières sur notre satellite naturel, commence-t-il. Et Gateway, la future station spatiale lunaire, dont l’assemblage commencera en 2024. » Sa mise en service est annoncée pour 2027. Gateway servirait alors de base avancée pour les astronaute­s des vols Artemis en route vers la Lune. Si Gateway ne sera pas habitée en permanence, la Nasa y prévoit tout de même des séjours réguliers sur des périodes courtes (un mois) et avec jusqu’à quatre astronaute­s à bord. «On sait déjà que trois de nos astronaute­s passeront à bord de Gateway dans la décennie qui vient, explique Hervé Stevenin, responsabl­e de l’entraîneme­nt aux activités extravéhic­ulaires au Centre européen des astronaute­s à Cologne (Allemagne) et qui entraîne Thomas Pesquet. Et si les premiers vols vers la Lune se feront sans les Européens, il n’est pas impossible qu’on puisse décrocher une place dans les dix années à venir. »

Des opportunit­és en or pour Thomas Pesquet ? Il rêve en tout cas de la Lune, comme il le confiait à 20 Minutes en juin 2019. Mais les places sont chères et âprement négociées, les agences spatiales doivent contribuer aux programmes. Le Français n’est pas assuré d’obtenir une place. Une certitude : au regard de l’expérience demandée, ces vols vers Gateway et la Lune seront destinés à la génération d’astronaute­s que l’Agence spatiale européenne a recrutée en 2009 – dont fait partie Thomas Pesquet.

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Première sortie dans l’espace de Thomas Pesquet, le 13 janvier 2017, lors de son séjour dans la Station spatiale internatio­nale (ISS).

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