20 Minutes (Nice)

Nordahl Lelandais nie toujours avoir voulu tuer Arthur Noyer

Nordahl Lelandais a été interrogé au premier jour de son procès, où il est jugé pour le meurtre d’Arthur Noyer

- A Lyon, Caroline Girardon

La rumeur lui prêtait 20 ou 30 kg de plus. Elle disait aussi qu’il portait désormais une barbe hirsute mangeant une large partie de son visage. Mais, lundi, au premier jour de son procès devant la cour d’assises de la Savoie, où il est jugé pour le meurtre d’Arthur Noyer, Nordahl Lelandais a surpris son auditoire.

L’homme, à la carrure de sportif et aux cheveux poivre et sel coupés court, a affiché sa sérénité, répondant avec politesse aux questions posées par la cour ou les avocats des parties civiles. Restant aussi sur sa ligne de défense. « Oui, j’ai donné la mort à Arthur Noyer, reconnaît-il, sans être sur la défensive. Mais je n’ai jamais voulu [le tuer].»

Les proches de la victime n’ont jamais cru à cette version des faits. Pour eux, Arthur Noyer, disparu le 12 avril 2017, n’est pas décédé d’une chute causée par une pluie de coups de poing au visage, comme l’affirme le suspect qui sera interrogé ce mardi et jeudi sur les faits. L’accusation a même élaboré une théorie : l’ancien maître-chien, à la « vie sexuelle animée », avait l’habitude de « multiplier les partenaire­s sexuels, tant masculins que féminins ». Cette nuit-là, il était à la recherche d’une conquête éphémère et a repéré le jeune militaire, qui sortait de boîte de nuit, fortement alcoolisé.

Loin des sautes d’humeur qu’ont pu lui prêter ses anciennes petites amies ou ses employeurs, Nordahl Lelandais répond posément sur sa vie sexuelle.

Les relations gays? C’est arrivé une fois en 2016, « par curiosité » et « non par attirance ». D’ailleurs, il le souligne : « embrasser un homme est impossible » pour lui.

Dans son box, l’accusé montre un visage calme. Ce qui rassure sa mère, traumatisé­e par le souvenir du « zombie » auquel elle a rendu visite pendant plusieurs mois en unité psychiatri­que. « Ce n’était pas Nordahl, je ne le reconnaiss­ais pas », plaide Christiane Lelandais appelée à la barre. Et de se féliciter : « Maintenant, j’ai retrouvé mon fils.» «Eux, ils ne retrouvero­nt jamais le leur», tacle Bernard Boulloud, l’avocat des parents d’Arthur Noyer, exhortant le témoin à arracher la vérité de la bouche de son fils. « Nordahl, je te demande de dire la vérité et uniquement la vérité », le supplie-t-elle sous le regard des parties civiles. «Je vais le faire, promet l’accusé en s’adressant directemen­t à sa mère. Je réitère mes propos : je n’ai pas voulu donner la mort à Arthur Noyer. » Le verdict est attendu le 12 mai.

«Nordahl, je te demande de dire la vérité et uniquement la vérité.» La mère de l’accusé

 ??  ??
 ??  ?? L’ancien maître-chien s’est exprimé avec calme et politesse devant la cour d’assises de la Savoie, lundi.
L’ancien maître-chien s’est exprimé avec calme et politesse devant la cour d’assises de la Savoie, lundi.

Newspapers in French

Newspapers from France