Le coup de pousse de BioDemain à la transition biologique
La marque française BioDemain achète les produits d’agriculteurs en transition bio à un prix au-dessus du marché
«C’est quoi, ton prix?» La question posée à Damien Herreman est si peu habituelle qu’il a gardé en mémoire sa première rencontre avec Stéphane Delebassé en 2018. Le premier venait de reprendre la production de pommes familiale à Meteren (Nord) qu’il avait décidé de convertir en bio. Le second, en école d’ingénieurs à Lille, avait en tête, avec Maxime Durand, camarade de promo, de lancer une marque de produits agroalimentaires venant en aide aux agriculteurs en conversion. Cette phase de transition, obligatoire avant d’avoir le label AB, peut durer d’un à trois ans, suivant les cultures. « Trois ans pendant lesquels on vend notre production au prix de l’agriculture conventionnelle mais en respectant le cahier des charges du bio », explique Damien Herreman. En clair, les rendements chutent et les coûts de production augmentent. C’est là qu’interviennent Maxime Durand et Stéphane Delebassé, fondateurs de BioDemain : ils accompagnent les agriculteurs dans cette phase délicate en valorisant leurs productions à un prix juste. Pas tout à fait celui de l’agriculture bio, « mais loin des prix au ras des pâquerettes que me proposaient des acteurs de la distribution pour ma production de jus de pomme », raconte Damien Herreman.
Cidre, soupes, lentilles…
Trois ans après son lancement, la marque BioDemain a bien grandi (lire l’encadré). Cidre, jus de pomme et de poire, farine, soupes, lentilles… Elle propose une douzaine de produits de grande consommation, commercialisés dans une centaine de magasins bio en France. «De nombreuses initiatives existent déjà pour accompagner financièrement les agriculteurs pendant leur conversion au bio», rappelle Stéphanie Pageot, secrétaire nationale à la Fédération nationale d’agriculture biologique. BioDemain s’ajoute donc à une liste de coups de pouce, mais « avec cette démarche intéressante, que personne d’autre ne fait vraiment, de valoriser commercialement nos productions pendant la transition», pointe Bernard Nicolaï, producteur de pommes à Vron (Somme). L’autre avantage de BioDemain est de faire connaître au grand public cette phase délicate de la conversion.