20 Minutes (Nice)

Le coup de pousse de BioDemain à la transition biologique

La marque française BioDemain achète les produits d’agriculteu­rs en transition bio à un prix au-dessus du marché

- Fabrice Pouliquen

«C’est quoi, ton prix?» La question posée à Damien Herreman est si peu habituelle qu’il a gardé en mémoire sa première rencontre avec Stéphane Delebassé en 2018. Le premier venait de reprendre la production de pommes familiale à Meteren (Nord) qu’il avait décidé de convertir en bio. Le second, en école d’ingénieurs à Lille, avait en tête, avec Maxime Durand, camarade de promo, de lancer une marque de produits agroalimen­taires venant en aide aux agriculteu­rs en conversion. Cette phase de transition, obligatoir­e avant d’avoir le label AB, peut durer d’un à trois ans, suivant les cultures. « Trois ans pendant lesquels on vend notre production au prix de l’agricultur­e convention­nelle mais en respectant le cahier des charges du bio », explique Damien Herreman. En clair, les rendements chutent et les coûts de production augmentent. C’est là qu’intervienn­ent Maxime Durand et Stéphane Delebassé, fondateurs de BioDemain : ils accompagne­nt les agriculteu­rs dans cette phase délicate en valorisant leurs production­s à un prix juste. Pas tout à fait celui de l’agricultur­e bio, « mais loin des prix au ras des pâquerette­s que me proposaien­t des acteurs de la distributi­on pour ma production de jus de pomme », raconte Damien Herreman.

Cidre, soupes, lentilles…

Trois ans après son lancement, la marque BioDemain a bien grandi (lire l’encadré). Cidre, jus de pomme et de poire, farine, soupes, lentilles… Elle propose une douzaine de produits de grande consommati­on, commercial­isés dans une centaine de magasins bio en France. «De nombreuses initiative­s existent déjà pour accompagne­r financière­ment les agriculteu­rs pendant leur conversion au bio», rappelle Stéphanie Pageot, secrétaire nationale à la Fédération nationale d’agricultur­e biologique. BioDemain s’ajoute donc à une liste de coups de pouce, mais « avec cette démarche intéressan­te, que personne d’autre ne fait vraiment, de valoriser commercial­ement nos production­s pendant la transition», pointe Bernard Nicolaï, producteur de pommes à Vron (Somme). L’autre avantage de BioDemain est de faire connaître au grand public cette phase délicate de la conversion.

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BioDemain accompagne aujourd’hui une trentaine d’agriculteu­rs en France.

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