20 Minutes (Nice)

Sa « liberté » va-t-elle l’affaiblir ?

Après son départ des Républicai­ns, Christian Estrosi devra peut-être batailler pour imposer ses candidats dans certains scrutins

- Fabien Binacchi

Il a décidé de retrouver sa « liberté », mais à quel prix ? En annonçant qu’il quittait Les Républicai­ns jeudi, égratignan­t au passage son ancien allié Eric Ciotti, Christian Estrosi risque-til de se voir affaibli localement ? Dans ses majorités, au conseil municipal de Nice et à la métropole, certains élus encartés, proches d’une ligne plus stricte chez LR telle que défendue par le député azuréen, pourraient­ils décider de lui tourner le dos ? « Je suis LR et fier de l’être, mais ce qui se passe en ce moment ne m’empêchera pas de faire avancer la collectivi­té avec Christian Estrosi. La métropole n’est pas le lieu pour défendre ce genre d’autres intérêts », avance Bertrand Gasiglia. L’édile de TourretteL­evens, parmi les 130 élus du conseil métropolit­ain, est un ancien collaborat­eur du maire de Nice, également proche d’Eric Ciotti et n’a pas prévu de prendre parti. Des dissidence­s pourraient toujours se concrétise­r, mais leur poids ne serait a priori pas significat­if. D’autant plus que Christian Estrosi a su ratisser large, au fil de ses mandats. Il s’est entouré de figures LREM (ce qui lui a surtout été reproché par LR), de personnali­tés de gauche (Patrick Mottard et Marc Concas) et d’autres « membres de la société civile ». « Je choisis les meilleurs et je ne regarde pas l’étiquette », avait-il expliqué en janvier 2020 dans une interview à 20 Minutes. Et dans l’entourage du maire et président de la métropole Nice Côte d’Azur, on ne s’inquiète pas trop de ces éventuelle­s dissidence­s : « Ses majorités sont diverses, plurielles et sont en dehors des partis politiques. » « Nous avons huit sensibilit­és », précise Pierre-Paul

Leonelli, vice-président de la majorité municipale Nice ensemble et président de l’associatio­n des Amis du maire.

«Certains en ont marre»

Reste la question des scrutins à venir. RAS pour les départemen­tales, dont les listes, arrêtées jeudi soir, n’ont pas eu à subir les bouleverse­ments de ces derniers jours. Elles affichent d’ailleurs souvent des binômes en parfait équilibre. Avec un candidat proche de Christian Estrosi et un autre que l’on associe à Eric Ciotti. « Certains en ont pourtant marre de voir, par exemple dans le neuvième canton de Nice, LR soutenir Philippe Soussi, candidat clairement LREM proche du maire de Nice », croit savoir, Philippe Vardon. Le chef de file du RN pense que son parti pourrait même « jouer le rôle de passerelle avec des gens de LR qui n’en peuvent plus de cette situation». Pour les listes des régionales qui seront validées le 17 mai au soir, et pour lesquelles Christian Estrosi a la responsabi­lité du départemen­t, les discussion­s pourraient être plus mouvementé­es. Pierre-Paul Leonelli, également conseiller régional, s’y attend. Même s’il espère « que la raison va l’emporter» et que «tout ce petit monde va travailler en bonne intelligen­ce ».

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Christian Estrosi a annoncé, jeudi, qu’il quittait le parti de droite.

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