20 Minutes (Nice)

Coup de pub pour les nouveaux talents des quartiers

Une formation va permettre à des jeunes de quartiers prioritair­es de faire leurs premiers pas dans le monde de la communicat­ion

- Youssef Zein

L’avenir de la publicité se trouve peut- être à quelques stations de RER de la capitale. Ce lundi, la deuxième promotion du programme IIN fera sa rentrée. Initié par l’AACC (Associatio­n des agences-conseils en communicat­ion), le projet vise à mettre le pied à l’étrier à 15 jeunes de 18 à 25 ans en réorientat­ion, tous issus de quartiers prioritair­es de la région parisienne. Cette intégratio­n au monde de la pub se fera en deux temps, avec quatre mois de formation puis quatre mois en entreprise.

Cette initiative est issue de la collaborat­ion entre l’associatio­n Les Déterminés, en charge du repérage de ces talents en devenir, l’Afdas (opérateur de compétence­s des secteurs liés aux industries créatives et aux loisirs), l’école de marketing Oreegami ainsi qu’un groupe d’agences membres de l’AACC qui prendront les jeunes sous leur aile. « J’ai toujours été marqué par le fait que l’industrie reproduisa­it des schémas et des profils identiques, explique Gilles Fichteberg, président de la délégation publicité de l’AACC et à l’initiative du projet. J’ai pu réaliser l’avance qu’avaient les Anglo-Saxons sur la diversité et l’inclusion dans ce milieu. Si la publicité veut parler à l’ensemble de la société, il faut des personnali­tés variées en agence. » Pour ces jeunes créatifs dans l’âme, ce projet apparaît comme une aubaine : « Une amie a participé à la première édition du programme, confie Leslie. Je faisais déjà de la photo et de la vidéo en autodidact­e, mais je veux désormais me profession­naliser là- dedans. » Morrientas, participan­t au programme, qu’il a connu via Pôle emploi, y voit une porte d’entrée vers un milieu très fermé : « J’avais une formation de graphiste qui ne m’a pas trop plu. La pub ne m’intéressai­t pas spécialeme­nt, mais j’étais attiré par la création de contenu, et la publicité est un bon terrain de jeu. J’allais pouvoir mettre à profit tout ce que j’ai appris durant la formation et avoir une expérience profession­nelle. »

Pallier les difficulté­s de recrutemen­t

Le secteur de la publicité est particuliè­rement touché par des difficulté­s de recrutemen­t des agences selon Caroline Fontaine, déléguée générale de l’AACC. « On observe une baisse générale de l’activité, détaille-t- elle. Toutes les entreprise­s, sans exception, expliquent qu’elles ont du mal à recruter des jeunes talents. […] Le programme IIN vient notamment travailler ce point. Ces candidats font des pas de côté hypercréat­ifs, le monde de la pub a besoin de ces profils. » Gilles Fichteberg ajoute que « ces jeunes sont connectés à d’autres manières de raconter des histoires et sont moins formatés. […] Le Bassin parisien ne manque pas de talents, mais de ressources. » Ces nouveaux venus dans le monde de la pub ont donc certaineme­nt trouvé le bon spot.

« Les Anglo-Saxons ont de l’avance sur la diversité dans la publicité. » Gilles Fichteberg, créateur du programme IIN

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