20 Minutes (Paris)

«Charlie Hebdo» et l’Hyper Cacher commémorés

Il y a deux ans, les frères Kouachi attaquaien­t « Charlie Hebdo »

- Romain Lescurieux

Deux ans. Jeudi, de courts et sobres hommages ont eu lieu à Paris en mémoire des victimes des attentats du 7 janvier 2015 contre l’hebdomadai­re Charlie Hebdo (11e) et le magasin Hyper Cacher (20e), qui avaient fait 17 morts. Ces cérémonies se sont déroulées tour à tour en présence des familles des victimes sur les différents lieux des attentats. A commencer par le 10, rue Nicolas-Appert, où trois membres de la rédaction de Charlie, Marika Bret, Eric Portheault et Riss, ont déposé une gerbe devant la plaque à la mémoire des onze personnes tuées.

« Rester solidaires »

Riverains et travailleu­rs du quartier n’ont rien oublié de ce matin du 7 janvier 2015. « Je me souviens de tout. De comment j’étais habillée, de ce que j’ai vu, de ce que j’ai entendu », détaille Ethelle, une employée de l’atelier de broderie voisin qui a d’abord distingué des cris. « Je pensais qu’un ouvrier s’était blessé sur un chantier à côté. » Très vite, le chef d’atelier ordonne à ses salariés de rester cloîtrés dans la pièce en raison « d’hommes armés qui sont dans l’immeuble ». Ethelle et Pisey, une collègue, passent de temps en temps la tête par la fenêtre. « Je revois les deux terroriste­s poser les armes sur le toit de leur voiture », se remémore la seconde. « Ils étaient à trois mètres de moi. J’ai vraiment eu peur pour ma vie car j’ai vite compris qu’ils n’étaient pas de la police », enchaîne André, dont le bureau est situé au rez-de-chaussée du 10, rue Nicolas-Appert.

Quelques secondes plus tard, les frères Kouachi prennent la fuite après de nombreux échanges de tirs avec la police. « Pendant plusieurs mois, les images remontaien­t dans mon esprit », témoigne Ethelle pour qui il était important d’assister à la minute de silence. Un homme qui promène son chien se montre, lui, agacé. « Si vous aviez mis des forces de l’ordre ici, il y a deux ans, nous n’en serions pas là. » Soupirs des policiers en faction. Claudette, une habitante du quartier, tranche : « C’est important, avec tout ce qu’il se passe en France, de rester solidaires. »

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Des gerbes ont été déposées au pied de l’ex-rédaction de « Charlie ».

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