20 Minutes (Paris)

Rififi dans la fratrie

« Toi, t’es le chouchou ! », « Moi d’abord !»... La jalousie peut vite naître entre les enfants d'une même famille. Les parents doivent adopter les bons réflexes.

- Anissa Boumediene

«Nan, c’est à moi, pas à toi ! », « On t’a trouvé dans une poubelle! », « De toute façon, c’est lui le chouchou. » La jalousie entre frère(s) et soeur(s) peut rapidement créer des tensions au sein de la famille. Des conflits qu’il est toutefois possible de désamorcer sans panique, comme l’explique Roxane Fontaine dans l’ouvrage Finie la jalousie entre frères et soeurs ! Toutes les clefs pour des relations harmonieus­es dans la fratrie ! (éd. First), sorti jeudi en librairie.

Une naissance peut être vécue difficilem­ent par le premier-né. « Parfois, les parents s’inquiètent trop, se demandent s’ils arriveront à aimer leurs enfants de la même manière et ce stress est communiqué à l’enfant qui, du coup, deviendra jaloux, analyse Roxane Fontaine. Alors qu’une naissance est une bonne nouvelle, il suffit de prendre en amont le temps d’expliquer à son enfant que l’arrivée du bébé ne changera rien à l’amour que ses parents lui portent. » Une fois le bébé né, « il faut considérer l’aîné comme un grand, le responsabi­liser, le valoriser », préconise Roxane Fontaine. Autre point à anticiper : « Veiller à ce que l’entourage qui vient voir le bébé prête aussi attention à l’enfant aîné. » De retour à la maison avec le nouveau membre de la famille, « les parents doivent s’assurer de toujours accorder au moins un moment dans la journée à leur enfant, sans le bébé, que ce soit pour faire un gâteau avec lui, lui faire un câlin ou lui lire une histoire avant de dormir ».

Des parents dans le déni

Autre problème récurrent, celui du chouchou qui, « surtout dans les familles monoparent­ales, peut être vécu comme un drame par les enfants », insiste Roxane Fontaine. Or, du côté des parents, la chose est difficile à admettre. « Certains sont dans le déni, rapporte Marcel Rufo, pédopsychi­atre et auteur de Frères et soeurs, une maladie d’amour (éd. Fayard). C’est bête de le nier, les enfants le savent, ils le sentent. » S’il n’est pas pour autant question de clamer cette préférence haut et fort, « il faut que le parent en prenne acte et agisse en faisant d’autant plus attention à l’enfant avec lequel il a le moins de contact », recommande le pédopsychi­atre. « Le temps affectif n’est pas un temps réel, il est basé sur le qualitatif, déclare-t-il. Il suffit de prendre un moment pour s’intéresser vraiment à l’enfant, c’est ce qui compte pour lui. » Un avis que partage Roxane Fontaine. « Les enfants ont besoin d’être aimés individuel­lement, de se sentir uniques dans les yeux de leurs parents, même si ce n’est pas facile tous les jours. »

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Les parents ont le devoir de rétablir l’équilibre entre leurs enfants.

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