Arnaud Montebourg répond à nos internautes
L’ex-ministre répond aux questions des internautes de « 20 Minutes »
Dans la perspective de la présidentielle, 20 Minutes propose à ses lecteurs de poser leurs questions aux candidats à la primaire à gauche. Arnaud Montebourg s’est prêté à l’exercice. Jean-Michel : Comment éviteriezvous, en tant que président, les blocages que vous avez dénoncés à l’époque où vous étiez ministre ? Le premier facteur de blocage vient du pouvoir lui-même. Si je n’ai pas pu nationaliser Florange, c’est parce que François Hollande a renoncé ne seraitce qu’à l’énoncer devant le patron de Mittal-Arcelor. C’est la raison de ma candidature : un ministre n’est qu’un exécutant, même s’il a quelques marges de manoeuvre; le seul qui décide dans le système de la Ve République, c’est le président. Push : La dette française est peu abordée, alors que l’indépendance économique de la France en dépend. Que comptez-vous faire à ce sujet ? Son niveau n’est pas un problème. En revanche, que les Français soient ultraminoritaires dans la détention de la dette publique en est un. La renationaliser partiellement fait partie de ma stratégie. Mais je ne me placerai pas que sur le terrain de l’indépendance. Ce qui a fait bondir la dette de 20 points en dix ans, c’est l’austérité. La limite des 3 % de déficit n’a aucun sens. Je veux en libérer les Français. J’ai une stratégie de relance économique de 25 milliards dès la première année qui vise à remonter le niveau d’activité en tolérant une légère hausse du déficit (jusqu’à 4 %), avant qu’il ne redescende spectaculairement en fin de cycle, ce qui fera baisser le chômage de 3 points et la dette de 5 points. Brun : Comment conciliez-vous le protectionnisme français avec l’esprit européen et le respect des traités ? Je ne me situe pas dans les traités existants. Ils sont obsolètes, impuissants à nous sortir de la crise et délégitimés puisque les Français les ont rejetés. Il faut bâtir un bloc réformateur, avec, par exemple, l’Italie, l’Espagne, la Grèce, la Belgique, face au bloc conservateur dirigé par l’Allemagne. C’est l’occasion de constituer une minorité de blocage pour forcer le dialogue. Dia : Quelle serait votre politique étrangère à l’égard de l’Afrique ? Je suis pour sortir de la relation exclusivement militarisée de la France avec l’Afrique. Nous pourrions bâtir des projets universitaires, investir dans l’électricité, développer les infrastructures ferroviaires… Nous aurions intérêt à réinvestir humainement dans l’avenir en Afrique. Je suis aussi pour un débat sur la sortie ou non du franc CFA.